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"Même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi !" (Lc 7, 1-10)

Un article rédigé par Bernard Devert (50596) - RCF,  - Modifié le 29 septembre 2021
Prière du matin"Même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi !" (Lc 7, 1-10)

"Même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi !"

Méditation de l'évangile (Lc 7, 1-10) par le père Bernard DEVERT

Chant final: "Seigneur, je ne suis pas digne" par le Choeur Saint-Ambroise

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    lorsque Jésus eut achevé de faire entendre au peuple toutes ses paroles,
il entra dans Capharnaüm.
    Il y avait un centurion
dont un esclave était malade et sur le point de mourir ;
or le centurion tenait beaucoup à lui.
    Ayant entendu parler de Jésus,
il lui envoya des notables juifs
pour lui demander de venir sauver son esclave.
    Arrivés près de Jésus,
ceux-ci le suppliaient instamment :
« Il mérite que tu lui accordes cela.
    Il aime notre nation :
c’est lui qui nous a construit la synagogue. »
    Jésus était en route avec eux,
et déjà il n’était plus loin de la maison,
quand le centurion envoya des amis lui dire :
« Seigneur, ne prends pas cette peine,
car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit.
    C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même,
à venir te trouver.
Mais dis une parole,
et que mon serviteur soit guéri !
    Moi, je suis quelqu’un de subordonné à une autorité,
mais j’ai des soldats sous mes ordres ;
à l’un, je dis : “Va”, et il va ;
à un autre : “Viens”, et il vient ;
et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
    Entendant cela,
Jésus fut en admiration devant lui.
Il se retourna et dit à la foule qui le suivait :
« Je vous le déclare,
même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! »
    Revenus à la maison,
les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.

 

Source : AELF

Méditation Père Bernard Devert

« Va, ton serviteur est vivant », dit Jésus à ce Centurion fortement affecté par un de ses esclaves qui est au plus mal.

Le Centurion Romain envoya des notables juifs auprès de Jésus, considérant qu’il n’avait pas sa place auprès du Maître. Il se tient à distance, celle-là même de l’indignité que le Seigneur efface tant l’amour est le sacrement de la dignité.

C’est après une longue marche que Jésus, avec ces notables, s’approche de cette maison où un homme se meurt. Là encore, avec une distance soulignée, le Centurion fit dire au Seigneur par ses amis : « ne prends pas cette peine, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». Une seule Parole de toi suffit pour que mon serviteur soit guéri.

Ce matin, prenons le temps de nous émerveiller de la foi du Centurion, mesurant ce qui le sépare du Fils de l’Homme, mais aussi de ce qui les rapproche, une attention passionnée pour ceux qui souffrent, celle-là même qui fait dire à Zundel : « inutile, la foi en Dieu si nous ne croyons pas en l’homme ».

Croire, ce n’est point décliner un discours, c’est s’incliner devant ceux qui sont dans la peine, la détresse. Jésus le souligne tout au long de l’Evangile avec ce sommet qu’est le lavement des pieds que les disciples, dans un premier mouvement, refuseront, considérant le geste comme déplacé.

La Bonne Nouvelle, l’éclat de l’Evangile est ce qui fait précisément éclater les relations du vieux monde et du vieil homme pour entrer dans une surprise où les différences sont effacées ; comment pourrions-nous les maintenir, alors qu’elles sont étrangères au Seigneur : Il se fait homme, parmi les hommes.

L’acte de croire est un acte de soin, du prendre soin. Aussi, ne nous étonnons pas que le Pape François à la question, pour vous qu’est-ce que l’Eglise, à quoi pourriez-vous la comparer, réponde, après un temps de silence : à un hôpital de campagne.

Je pense à ce médecin qui, sortant d’une chambre d’une malade atteinte d’un cancer en phase terminale, me dit : faites le miracle.

« Ce miracle, lui dis-je, c’est vous qui l’avez fait ». Il m’interroge du regard. Oui, l’attention que vous avez portée à votre patiente, le fait d’avoir pris du temps pour vous arrêter, être là, simplement là en silence, assis au bord de son lit, lui prenant la main, furent pour elle des signes de vie lui permettant de traverser l’épreuve de sa mort : elle vit, pour avoir compris qu’elle comptait.

Son visage s’embua. Nous nous quittâmes.

L’un et l’autre, avons fait un chemin d’amitié sûrement, de foi, sans doute.

L’élan du cœur n’est-il pas dans les heures les plus difficiles, parfois tragiques ou douloureuses, la condition même pour vivre l’imprévisible d’une traversée

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