"Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites ..." (Lc 10, 38-42)
"Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses"
Méditation de l'évangile (Lc 10, 38-42) par le père Emmanuel Pic
Chant final: "Je m'assois à tes pieds" par Hélène GOUSSEBAYLE
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus entra dans un village.
Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie
qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée
par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit :
« Seigneur, cela ne te fait rien
que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci
et tu t’agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »
Source : AELF
Méditation Père Emmanuel Pic
Quelle est donc cette « meilleure part » dont parle Jésus, et qui est celle que Marie a choisi par opposition à sa sœur Marthe ?
Est-ce la part de la simplicité, tandis que Marthe se complique la vie pour recevoir dignement son invité ? Mais ne doit-on pas se donner du mal quand on veut se mettre au service de ses frères et honorer son hôte, qui est toujours le Christ qui vient nous visiter ?
Est-ce la part de la contemplation, incarnée par Marie alors que Marthe serait la figure de l’apostolat et de l’activité ? mais alors, y aurait-il dans l’Eglise deux vocations inégales, la meilleure étant celle de la prière et de la vie consacrée, la vie laïque et la vie religieuse apostolique étant de moins grande qualité ?
Est-ce le fait que Marie, elle, consacre du temps à accueillir son hôte pour éviter de le laisser tout seul au salon ?
Ce qui gène Jésus, n’est-ce pas aussi la jalousie qui saisit Marthe qui se fatigue alors que sa sœur est tranquillement assise avec Jésus en attendant que tout se passe ?
Plus prosaïquement, la meilleur part serait-elle celle qui d’ordinaire est réservée aux hommes dans la culture traditionnelle, la place de l’épouse et de la sœur étant à la cuisine ? Jésus apparaîtrait alors comme celui qui conteste l’ordre social établi et les tâches traditionnelles assignées selon les genres.
Toutes ces interprétations ont leur légitimité. Laissons parler le texte : Marie est assise aux pieds du Seigneur et écoute sa Parole. Pour Jésus, telle est la meilleure part : l’écoute attentive de la Parole, qui est nourriture tout autant que la nourriture que prépare Marthe. Marie commence sa journée par se nourrir de la Parole ; Marthe s’est tout de suite précipitée dans l’action et le service. Comme nous souvent, elle met la charrue avant les bœufs. Pour commencer la journée, rien ne vaut le temps de l’accueil, de l’écoute, de la manducation de la Parole ; ce n’est qu’ensuite que nous pourrons nous lancer dans l’activité de la vie ordinaire.
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