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Marie-Madeleine

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 21 juin 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023

Elle a suivi Jésus du début de son ministère jusqu'à son tombeau et a été le premier témoin de sa résurrection. 

Marie-Madeleine Marie-Madeleine

Le 22 juillet, l’Église universelle fête sainte Marie-Madeleine. C’est une décision récente. C’est le pape François qui a désiré, au cours de l’année de la miséricorde, que la mémoire de sainte Marie-Madeleine, Marie de Magdala, soit élevée au rang de fête pour toute l’Église. Marie-Madeleine est un des témoins privilégiés de la miséricorde. Il y a un peu de mystère autour de cette femme. En effet, Marie-Madeleine est citée souvent dans les Écritures et on ne sait pourtant que peu de choses d’elle. Marc, auteur de l’Évangile le plus ancien, la situe simplement au pied de la croix, comme d’ailleurs tous les évangélistes : « Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le mineur et de José, et Salomé, qui le suivaient et le servaient lorsqu’il était en Galilée, et plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem. »  (Mc 15, 40-41). Luc en parle plus tôt. Pour lui, Marie de Magdala suit Jésus avec un groupe de femmes depuis le début de son ministère. Il écrit au début de son Évangile : « Les douze étaient avec lui et quelques femmes qui avaient été guéries d’esprits malins et de maladies : Marie, dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuza, intendant d’Hérode, Susanne, et plusieurs autres, qui l’assistaient de leurs biens. » (Lc 8, 2-3) Pour Luc, Marie-Madeleine est une femme de la haute société de l’époque qui a les moyens d’aider financièrement Jésus dans sa mission.

 

 

Les 7 démons de Marie-Madeleine

 

 

Quels étaient les sept démons dont Marie-Madeleine a été délivrée ? L’histoire ne le dit pas. On a parlé de prostitution ou de dérèglements sexuels. Mais les Évangiles ne précisent pas. Toujours est-il que Jésus a fait miséricorde à Marie-Madeleine en la libérant de ses démons. Marie-Madeleine est un témoin privilégié de la miséricorde du Seigneur. Les Évangiles nous parlent aussi d’une pécheresse qui a versé du parfum sur les pieds de Jésus chez Simon le pharisien, était-ce Marie-Madeleine ? Peut-être… Il y a aussi Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare, qui a versé du parfum sur les pieds de Jésus. Alors la tradition en Occident (mais pas en Orient !), surtout après saint Grégoire le Grand, a identifié ces trois femmes pendant des siècles : la pécheresse publique chez le pharisien Simon, Marie-Madeleine et Marie de Béthanie. Aujourd’hui, ce n’est plus l’interprétation dominante dans l’Église d’occident. La preuve est que sainte Marie-Madeleine est fêtée le 22 juillet et que Marie de Béthanie, sa sœur Marthe et son frère Lazare sont fêtés une semaine plus tard, le 29 juillet. Dans le sud de la France, c’est encore cette tradition qui est adoptée, par exemple aux Saintes Marie de la mer ou à la sainte Baume.

 

 

Au pied de La Croix et témoin de la résurrection 

 

 

Le point saillant de la vie de Marie-Madeleine, c’est qu’elle a été un disciple de la première heure, elle est restée au pied de la croix (contrairement aux apôtres), elle était là aussi lors de la mise au tombeau et elle est revenue très tôt au tombeau au matin de Pâques. Cette fidélité et cet amour ont été récompensés : Jésus l’a choisie pour être le premier témoin de la résurrection. C’est elle qu’il a choisie pour aller annoncer aux apôtres qu’il était ressuscité, et c’est pourquoi Marie-Madeleine a reçu à bon droit le titre d’apôtre des apôtres. Le choix de Jésus est significatif. À l’époque du Christ, le témoignage d’une femme n’avait pas la même valeur que celui d’un homme. Pourtant, c’est une femme que Jésus choisit. Voici le récit tel que le raconte Jean (20, 11-18) :

 

"Marie se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Or, tout en pleurant, elle se pencha vers l’intérieur du tombeau et elle voit deux anges, en vêtements blancs, assis là où avait reposé le corps de Jésus, l’un à la tête et l’autre aux pieds. Ceux-ci lui disent : “Femme, pourquoi pleures-tu ?” Elle leur dit : “Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis.” Ayant dit cela, elle se retourna, et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : “Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?” Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : “Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je l’enlèverai.” Jésus lui dit : “Marie !” Se retournant, elle lui dit en hébreu : “Rabbouni” - ce qui veut dire : “Maître.” Jésus lui dit : “Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.” Marie de Magdala vient annoncer aux disciples qu’elle a vu le Seigneur et qu’il lui a dit cela." 

 

Dans ce texte, nous voyons d’abord tout l’amour de Marie-Madeleine pour Jésus. Ne tombons pas dans le panneau des films à scandale qui parlent de relation amoureuse entre Jésus et Marie-Madeleine. L’amour de Marie-Madeleine pour Jésus est l’amour d’une femme pour son Seigneur et Dieu, l’amour de celle qui a été délivrée de 7 démons, et qui, libérée, a suivi Jésus dans toute sa vie publique. Il est intéressant de noter que Marie-Madeleine ne reconnaît pas Jésus alors qu’elle le connaît bien depuis 3 ans. Elle le prend pour le jardinier. De même, les disciples d’Emmaüs n’ont pas reconnu Jésus qui marchait à leurs côtés. Alors qu’eux l’ont reconnu à la fraction du pain, il suffit à Marie-Madeleine que Jésus prononce son nom pour que, brusquement, elle le reconnaisse. Alors, elle veut le toucher, mais Jésus l’en empêche et l’envoie en mission : « va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »

 

 

Figure de Miséricorde 

 

 

Il est aussi intéressant d’explorer la tradition qui fait de Marie-Madeleine un témoin privilégié de la miséricorde. Permettez-moi de citer saint François de Sales qui parle de la manière dont la vie de Marie-Madeleine a été transformée par la miséricorde : «Tout revient au bien de ceux qui aiment Dieu." Et à la vérité, puisque Dieu peut et sait tirer le bien du mal, pour qui fera-t-il cela, sinon pour ceux qui, sans réserve, se sont donnés à lui ? Oui, même les péchés, dont Dieu par sa bonté nous défende, sont réduits par la divine Providence au bien de ceux qui sont à lui. Jamais David n'eût été si comblé d'humilité s’il n'eût péché, ni Madeleine si amoureuse de son Sauveur s’il ne lui eût remis tant de péchés, et jamais il ne les lui eût remis si elle ne les eût commis. Voyez, ma chère Fille, ce grand artisan de miséricorde : il convertit nos misères en grâce, et transforme la vipère de nos iniquités en remède pour nos âmes. » Marie-Madeleine est témoin de cette miséricorde infinie de Dieu qui transforme le mal en bien, et fait même concourir nos péchés à notre bien si nous le laissons faire.

 


C’est un message d’espérance extraordinaire : sainte Marie-Madeleine nous montre une voie d’espérance merveilleuse. Avec la miséricorde, tout est possible ! Décidément, notre Seigneur n’a pas fini de nous surprendre ! et avec lui, ce sont toujours de bonnes surprises !

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A l'école des Saints

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