Lors du dimanche qui suit la Pentecôte, les catholiques célèbrent la fête de la Sainte-Trinité. Un Dieu unique mais relationnel, au cœur duquel circule l'amour entre le Père, le Fils et l'Esprit : c'est toute la spécificité du Dieu trinitaire, propre au christianisme.
Jésus disait à ses disciples : "J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître."
Source : AELF
Ce dimanche, les chrétiens célèbrent la fête de la Sainte-Trinité, après la fête de la Pentecôte. Depuis plusieurs dimanche les catholiques écoutent à la messe cette grande prière de Jésus que l'on trouve dans l'évangile de Jean, juste avant le récit de la Passion. "Ces chapitres 13 à 17 ont un poids particulier de transmission à la communauté dans ce dernier soir", explique le Père Lestang, bibliste et membre de la communauté du Chemin neuf. Le premier verset du chapitre 13 donne en effet le ton : "Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout."
Dans l'évangile de ce dimanche, le ton devient plus intime. On est tenté de lire comme un cœur à cœur entre Jésus et ses amis. Le lendemain, il sera arrêté, il ne les verra plus. Jésus a donc cette "conscience que c'est maintenant le moment de transmettre peut-être l'essentiel de ce qu'il a à leur dire", suppose François Lestang. C'est ainsi en tout cas que l'on peut comprendre le don par Jésus de ce "commandement nouveau" (Jn 13, 34) : "Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres."
Il y a donc une tension dramatique entre le "beaucoup de choses à dire" et le peu de temps qu'il reste avant la Passion. "Beaucoup de choses à dire" aussi parce qu'on est là dans le contexte de la Pâque juive. La tradition juive veut qu'au soir de Pessah, on raconte longuement. C'est tout le sens de ce texte, la Haggada de Pessah, que les rabbins ont élaboré aux premiers siècles de l'ère chrétienne. Un récit où l'on raconte longuement la sortie d'Égypte.
Jésus, qui sait que son heure vient, a cependant des choses à transmettre : il s'en remet donc à l'Esprit saint. L'évangile de Jean a une façon très nette de concentrer d'abord "l'Esprit saint sur Jésus", comme le décrit François Lestang. Puis il y a la croix et cette parole : "inclinant la tête, il remit l’esprit." (Jn 19, 30) Un verset où l'on peut comprendre que Jésus "transmet l'Esprit de compréhension de qui est le Père et qui est le fils".
Il y a donc pour les disciples le temps de la vie avec Jésus puis celui de la relecture des événements. Une relecture qui se fait à la lumière de la Première Alliance, par ces hommes et ces femmes des premiers siècles, qui viennent du monde juif. Ils relisent les textes de la tradition juive et interprètent les événements passés. "C'est parce qu'ils ont reçu du Ressuscité le don de l'Esprit saint, cette intelligence des Écritures, qu'ils sont capables de reparcourir les Écritures et de comprendre qui est Dieu et quel est ce Dieu qui s'est manifesté en Jésus Christ."
L'évangéliste Jean accorde beaucoup d'importance à l'Esprit de vérité, expression qui apparaît vingt-cinq fois dans son évangile. "Cette vérité c'est de révéler qui est Dieu, Dieu qui est Père, qui a envoyé le Fils."
Une vérité qui n'est pas une notion mais dans une relation. "La vérité, c'est de connaître le Père. Il n'y a pas d'autre moyen pour connaître le Père que Jésus. En ce sens-là, il est la vérité de ce qu'est l'Homme, de ce que c'est que d'être en relation, capable d'aimer... L'Esprit-Saint qui vient agir dans le cœur, dans les intelligences..."
Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
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