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Le pari du dialogue du pape François

Un article rédigé par Béatrice Soltner - RCF,  -  Modifié le 21 août 2019
Le pape François en est convaincu : la crise de l'Église ne pourra être traversée que par le dialogue, à la fois au sein de l'Église et aussi avec le monde contemporain.
Wikimedia Commons - Le pape François Wikimedia Commons - Le pape François

L'Église catholique traverse une crise profonde. Liée à la révélation d’affaires de pédo-criminalité et d’abus dans l’exercice de l’autorité, cette crise sans précédent vient interroger la façon dont fonctionne un grand corps devenu malade. Depuis son arrivée à Rome, le pape François s’est attelé à réformer la curie, souhaitant donner la parole au peuple de Dieu. Une mission difficile mais il en est convaincu : la crise actuelle ne pourra être traversée que par le dialogue, à la fois au sein même de l'Église et aussi avec le monde contemporain. Ce que montre Agnès Desmazières dans un essai d'histoire et de théologie, "Le dialogue pour surmonter la crise - Le pari réformateur du pape François" (éd. Salvator).

Pour le pape, "la manière de surmonter les crises et les conflits c'est d'entrer dans une démarche de dialogue où on puisse se dire les choses"

 

quand l'Église questionne son rapport au monde

La question du dialogue de l'Église avec le monde est essentielle. Elle n'est pas si simple. Au cours de l'histoire, la posture a été longtemps relativement critique. Il a fallu le XXe siècle et Vatican II (entre 1962 et 1965), pour que les catholiques se demandent : comment se mettre à l'écoute de nos contemporains ? Et aussi : comment nos contemporains contribuent-ils à notre propre conversion ?

Voir, juger, agir. C'est le slogan qui résume la méthode des mouvements de l'Action catholique "pour regarder le monde". Ces mouvements de laïcs - comme la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) ou les Focolari pour ne citer qu'eux - étaient alors très actifs au moment du concile. Agnès Desmazières explique ainsi leur slogan : "Regarder la réalité, faire un discernement pour décider et passer à l'action". Une méthode reprise par Vatican II et qui "a été beaucoup utilisée réfléchie en Amérique latine" à l'époque du pape François. Pour la théologienne, "voir, juger, agir" n'est autre que "la méthode de pensée du pape François".
 

le sens de la rencontre, selon le pape François

Comme l'explique l'historienne, lors du concile Vatican II il ne s'agissait pas seulement de parler à l'intelligence mais de parler au cœur. Ce que fait Jésus, au fond, dans les Évangiles. Cette question est essentielle pour le pape François. "C'est de la rencontre avec Jésus que naît justement notre capacité à témoigner et de rendre compte de l'amour de Jésus."

Pour le pape François l'intelligence de la foi passe aussi par la rencontre avec l'autre au quotidien. Ce que Paul VI appelait la conversation ordinaire : "dans notre conversation ordinaire, dans ce que nous vivons au quotidien il y a quelque chose qui se reflète de cette rencontre avec Jésus".
 

Le dialogue pour réformer l'Église

Le pape souhaite réformer l'Église par le dialogue, comme le montre Agnès Desmazières. "L'expérience très forte des évêques latino-américains ça a été justement de pouvoir vivre l'après-concile en travaillant beaucoup ensemble." Dans les années 60 et 70, le futur pape a baigné dans cette ambiance-là, marquée par "une dimension collective et participative, une très forte relation des pasteurs avec leur terrain, avec les laïcs". Aussi, pour le pape, "la manière de surmonter les crises et les conflits c'est d'entrer dans une démarche de dialogue où on puisse se dire les choses".

 

Émission diffusée en mai 2019

 

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