Accueil
RCF "Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois..." (Mt 18, 21 - 19, 1)
Partager

"Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois..." (Mt 18, 21 - 19, 1)

Un article rédigé par Mgr Emmanuel Gobilliard (50843) - RCF,  -  Modifié le 12 août 2021
Prière du matin "Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois..." (Mt 18, 21 - 19, 1)

"Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois"

Méditation de l'évangile (Mt 18, 21 – 19, 1) par Mgr Emmanuel Gobilliard

Chant final: "Sauve-moi, Jésus Christ" par la communauté de l'Emmanuel

michal-galezewski-UNSPLASH michal-galezewski-UNSPLASH

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? »
    Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois.
    Ainsi, le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
    Il commençait,
quand on lui amena quelqu’un
qui lui devait dix mille talents
(c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).
    Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser,
le maître ordonna de le vendre,
avec sa femme, ses enfants et tous ses biens,
en remboursement de sa dette.
    Alors, tombant à ses pieds,
le serviteur demeurait prosterné et disait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai tout.”
    Saisi de compassion, le maître de ce serviteur
le laissa partir et lui remit sa dette.

    Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons
qui lui devait cent pièces d’argent.
Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :
“Rembourse ta dette !” 
     Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai.”
    Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison
jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
    Ses compagnons, voyant cela,
furent profondément attristés
et allèrent raconter à leur maître
tout ce qui s’était passé.
    Alors celui-ci le fit appeler et lui dit :
“Serviteur mauvais !
je t’avais remis toute cette dette
parce que tu m’avais supplié.
    Ne devais-tu pas, à ton tour,
avoir pitié de ton compagnon,
comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” 
     Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux
jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.

C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »

Lorsque Jésus eut terminé ce discours,
il s’éloigna de la Galilée
et se rendit dans le territoire de la Judée,
au-delà du Jourdain.

 

Source : AELF

Méditation Mgr Emmanuel Gobilliard

Le Seigneur Jésus nous invite à pardonner, inlassablement. Cette demande de Jésus nous choque parfois. Comment pouvons-nous pardonner à telle ou telle personne, à tel criminel, à tel dictateur ? Et nous donnons souvent comme exemple des crimes qui nous semblent impardonnables, comme pour souligner l’impossibilité de pardonner et le scandale que ce pardon pourrait susciter. Nous oublions que cet Évangile n’est pas une démonstration philosophique, ni un exercice dialectique. Nous oublions que le mot important dans cet Évangile n’est peut-être pas le mot « pardon », ou le nombre qui nous étourdit : 70 fois 7 fois ! Le mot le plus important, me semble-t-il, c’est le mot : « frère ». Nous cherchons des exemples lointains dans le temps et dans l’espace pour mettre l’Évangile en difficulté, mais nous sommes invités à pardonner à notre frère, à celui qui est tout proche de nous, à notre prochain, qui est aussi illustré dans l’Évangile par la parabole du bon samaritain. Nous sommes indirectement concernés par cet Evangile et n’allons pas chercher des situations lointaines et compliquées. Nous sommes invités d’abord à pardonner des petites choses, des petites indélicatesses, des petites humiliations, des vexations du quotidien. Même celles-là sont très difficiles à pardonner, alors ne parlons pas des grosses blessures, de ces affaires d’héritage qui pourrissent nos familles, de ces histoires professionnelles ou conjugales. Elles sont effectivement impossibles à pardonner, et cette impossibilité apparait dans ce chiffre justement : 70 fois 7 fois ! Pardonner, ce n’est pas oublier, c’est aimer malgré tout et vouloir le bien de l’autre. Jésus nous montre que lui seul peut pardonner en nous, que lui seul possède cet amour si pauvre et si puissant à la fois. La parabole du bon samaritain se poursuit dans le mystère de la croix. J’aime à imaginer que ce brigand qui a roué de coup ce pauvre homme sur la route de Jérusalem à Jéricho, c’est symboliquement ce larron à qui Jésus ouvre les portes du paradis. Ceux à qui Jésus pardonne, lorsqu’il dit : « pardonne-leur », ce n’est pas seulement ceux qui l’ont condamné à mort et crucifié. C’est chacun d’entre nous ! Contempler le pardon de Dieu, c’est contempler d’abord cette délivrance, ce salut qu’il nous offre. Si nous comprenons combien nous avons été pardonnés, alors, peut-être aurons-nous la force de puiser dans le cœur de Jésus la force de pardonner, de vouloir, malgré tout le bien de l’autre.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Prière du matin

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don