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"Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain" (Lc 24, 13-35)
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"Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain" (Lc 24, 13-35)

Un article rédigé par Antoni Sébastien (Père) (59159) - RCF, le 23 avril 2023  -  Modifié le 23 avril 2023
Prière du matin "Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain" (Lc 24, 13-35)

"Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain"

Méditation de l'évangile (Lc 24, 13-35) par le père Sébastien Antoni

Pas de chant final

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
    et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.

    Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
    Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
    Jésus leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
    L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
    Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
    comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
    Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
    À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
    elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
    Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
    Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
    Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
    Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.

    Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d’aller plus loin.
    Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.

    Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu,
il le leur donna.
    Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
    Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
    À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
    « Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
    À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.

Source : AELF

Méditation Père Sébastien Antoni

Évangéliser ! Eh bien, figurez-vous que cela ne s’improvise pas ! Qu'il y a une méthode, un style. D’abord, qu’il ne s’agit certainement pas de marteler des vérités aussi justes soient-elles, apprises par cœur et répétées un peu comme un perroquet à qui veut l’entendre… et plus souvent à qui ne veut pas l’entendre… L'évangile devenant un argument de camelot, je n'ai rien contre les camelots, ma brave dame, rassurez-vous, mais tout de même… le missionnaire n’est pas un bonimenteur ! Alors, voici avec ce passage dit des disciples d’Emmaüs, une grille, un garde-fou surtout pour une évangélisation selon le style de Jésus. Je pointe 7 étapes, 7 ceintures de sécurité pour éviter les manipulations, les approximations et la confusion.

La première, c’est Jésus qui rejoint l'humanité, c’est lui qui a l’initiative d'abord ! Que le missionnaire en herbe s'interroge sur sa relation au Seigneur, existe-t-elle ? La seconde : Jésus pose une question. Le missionnaire s’intéresse d’abord à ce qui fait la réalité de celui ou celle qu’il rencontre, il n'est pas là pour lui vendre un produit... Cette étape conduit à la troisième, celle où l’on voit Jésus amorcer un dialogue avec ces deux compères. Le missionnaire discute, parle de tout et de rien, de la vie, de la vérité des personnes. Dieu est déjà présent dans ce qui fait la vie des gens et ceci sans a priori de morale, de jugement, de vie qui devrait être comme cela plutôt que comme cela… L'évangile n'est surtout pas d'abord un code de moral, une longue liste de permis-défendus ou de culpabilisation !

La quatrième étape suppose de se situer face à face, humblement, sans jugement, pour que la confiance naisse et que la liberté de se savoir rejoint tel que l’on est et non tel qu'on le rêverait se mette en place. Simplement. Si, au contact de l'apprenti missionnaire ou du missionnaire confirmé, on se sent respecté, considéré... Là, quelque chose de Dieu passe... et pourtant, il est possible que l'on n'ait même pas encore prononcé son nom... L'étape suivante exige du missionnaire de ne pas lâcher celui qui s'est éloigné de Jérusalem et de la communauté, du lieu de la mort et de la résurrection... Il marche, pour ainsi dire, avec les gens, même si c’est pour un temps dans le mauvais sens... Celui de l'éloignement. Un missionnaire ne sera jamais un donneur de leçon, voulant dire « Tu te trompes, mon ami, ce n’est pas la bonne route, change de direction ». Non ! C'est Jésus qui nous l’enseigne ici. Mais, dans ce chemin d'éloignement, il s’agit de dire qu'il n’est jamais trop tard, que personne n’est trop loin pour rencontrer le Seigneur d'amour, non pas pour être jugé, bridé, limité, condamné...

Mais pour être aimé tel qu’il est. Et ainsi s’ouvre la dernière étape, celle du retour à Jérusalem, vers des frères, une communauté qui se fait évangéliser par ceux qui étaient partis, qui s’étaient séparés, mais qui, parce qu’ils ont compris l’amour de Dieu, sont revenus... Et finalement, si évangéliser c'était d'abord se laisser évangéliser, accueillir plutôt que d’imposer ou proposer une parole... En tous les cas, c’est le style Jésus... Tout autre méthode risque de se réduire à une mode, mais ne sera jamais un style! Alors… ayons du style chers amis!

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Prière du matin

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