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"Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants" (Lc 20, 27-40)
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"Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants" (Lc 20, 27-40)

Un article rédigé par Père Emmanuel Pic (50916) - RCF, le 19 novembre 2022  -  Modifié le 19 novembre 2022
Prière du matin "Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants" (Lc 20, 27-40)

"Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants"

Méditation de l'évangile (Lc 20, 27-40) par le père Emmanuel PIC

Chant final: "Dieu de la vie" par la communauté du Chemin Neuf

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    quelques sadducéens
– ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –
s’approchèrent de Jésus
    et l’interrogèrent :
« Maître, Moïse nous a prescrit :

Si un homme a un frère
qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant,
il doit épouser la veuve
pour susciter une descendance à son frère.
    Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
    de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept :
ils moururent sans laisser d’enfants.
    Finalement la femme mourut aussi.
    Eh bien, à la résurrection,
cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

    Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
    Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts
ne prennent ni femme ni mari,
    car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont enfants de Dieu
et enfants de la résurrection.
    Que les morts ressuscitent,
Moïse lui-même le fait comprendre
dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur

le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.
    Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui. »
    Alors certains scribes prirent la parole pour dire :
« Maître, tu as bien parlé. »
    Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.

Source : AELF

Méditation Père Emmanuel Pic

Dans cet épisode, les adversaires de Jésus n’hésitent pas à inventer une histoire, à la limite de l’absurde, pour le mettre face à ce qu’ils pensent être ses propres contradictions. Imaginons une femme qui épouse successivement sept hommes d’une même famille ; à la résurrection, de qui sera-t-elle l’épouse ?

Cette question n’est pas si idiote. Elle est la nôtre, à chaque fois que nous sommes confrontés à l’épreuve de la mort, que ce soit celle d’un proche ou de notre propre mort. Où est-il ? est-elle heureuse ? Pouvons-nous rentrer en contact avec lui, avec elle, alors que nous ne les voyons plus ? Elle me rappelle cette autre remarque, dite par un enfant à la mort de sa très vieille grand-mère. Cette dame était veuve depuis fort longtemps d’un mari mort jeune pendant la seconde guerre mondiale. Depuis, le temps avait fait son œuvre, et la jeune et jolie jeune femme d’autrefois avait fait place à une vieille femme toute ridée et en mauvaise santé, qui regardait avec tendresse la photo de son mari sanglé dans un bel uniforme de soldat. Il va être déçu, grand-père, avait dit l’enfant, quand il va voir arriver au ciel sa femme aussi changée. Lorsque nous pensons à l’au-delà, lorsque nous essayons d’imaginer ce que sera le Royaume de Dieu, nous le faisons à l’image de ce monde-ci.

Jésus est dans une autre logique. Il préfère rappeler l’essentiel. Pour répondre à la question des sadducéens, il situe le problème à sa juste place, celle de Dieu : Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. La vie qu’il donne, c’est sa propre vie, une vie qui ne peut que durer toujours, une vie pleine, comblée, heureuse. Cette vie-là ne s’arrête pas avec la mort. Quant à ce qui se passera ensuite, nous pouvons au moins dire que cela sera bien différent de ce que nous vivons ici-bas, et que la vie de couple ne sera pas la même dans le Royaume de Dieu.

Lorsque nous pensons à l’au-delà, lorsque nous prions pour nos défunts, ayons soin d’observer la prudence de Jésus : gardons-nous de nous représenter les choses selon les lois de notre imagination, et contentons-nous d’affirmer cette espérance : Dieu ne retire pas la vie qu’il a donnée.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Prière du matin

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