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Génération Père Jacques Hamel

RCF,  -  Modifié le 27 juin 2021
Grand Angle Génération Père Jacques Hamel
Il y a presque un an, le Père Hamel était assassiné. Une année douloureuse, où des signes forts d'espérance et de dialogue islamo-chrétien ont été vécus, héritage de la vie donnée du martyr.
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Le 26 juillet 2017, cela fera un an que le Père Jacques Hamel a été assassiné. Une attaque terroriste qui a profondément marqué les catholiques mais pas seulement. La grande douleur a été ressentie et l'est toujours bien au-delà de la communauté chrétienne. Elle a aussi suscité l'espérance. Nombreux sont les Français, chrétiens, musulmans et d'autres religions, à avoir manifesté leur soutien et leur envie de croire au dialogue entre les religions.
 

"On avait peur que les chrétiens ne nous aiment plus"

 

Une année "d'ombres de lumières"

"Les premiers signes, les premiers fruits sont venus des musulmans eux-mêmes", témoigne le Père Philippe Maheut. Dans le diocèse de Rouen, il est le bras droit de l'archevêque, Mgr Dominique Lebrun. Il dit avoir vécu "une année d'ombres et de lumières". Ainsi beaucoup sont les fidèles qui aujourd'hui encore confient leur peur, notamment quand il vont prier à l'église.

Parmi les "lumières" il y a eu ce tableau réalisé "en une nuit" par un musulman, montrant le Père Hamel avec une auréole - et qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Il avait été apporté exprès de Tours, se souvient le Père Maheut. Et dans les jours qui ont suivi le drame, de nombreux musulmans sont venus assister à des messes catholiques.
 

 



 

Et puis, quelques mois après, il y a eu le texte un peu miraculeux, en tout cas exceptionnel, qu'a reçu par la Poste Frédéric Boyer, le directeur des éditions Bayard. Il s'agit des lettres d'un Algérien musulman profondément croyant et d'autent plus marqué par la mort du Père Hamel. S'il se fait appeler Mohammed Nadim et qu'il préfère rester discret c'est qu'il a eu "des soucis", nous dit l'éditeur. Son "Requiem pour le père Jacques Hamel" est un texte de prières qu'il dédicace à ses "frères chrétiens" avec qui il partage "le sel, l'amitié et l'amour de Dieu". Il mentionne aussi les moines de Tibhirine ou encore Antoine Leiris, l'auteur du texte "Vous n'aurez pas ma haine".

 

EXTRAIT - "Il ne manquerait plus qu'on ferme les portes de votre église à la face d'un homme, fût-il le plus mauvais des hommes."
Combien de mariages avez-vous célébrés ici même? Combien de familles avez-vous consolées lors d'un décès? Combien d'enfants avez-vous baptisés? À combien avez-vous donné le catéchisme? Donné l'eucharistie? De combien avez-vous souri à leurs bêtises, célébré la communion?
Tous ceux que vous avez bénis sont là. Dès qu'il sont entendu la nouvelle ils se sont mis en route comme des exilés errants tout en retraversant le temps pour retrouver des souvenirs. Ils sont tous venus pour dire leur désarroi, et leur stupeur dans un cri enfermé et triste, et leur douleur sincère, irrémédiable.
Mais aussi pour continuer à broder avec ce fil solide, à tisser avec vous ce lien merveilleux.
Tous les visages sont acceptés, mon Père, tous les hommes, d'où qu'ils viennent sont les bienvenus. Il ne manquerait plus qu'on ferme les portes de votre église à la face d'un homme, fût-il le plus mauvais des hommes.

Mohammed NADIM, "Requiem pour le père Jacques Hamel - Lettres d'un musulman"

 

le nécessaire dialogue islamo-chrétien

"On avait peur que les chrétiens ne nous aiment plus." Le 13 juin dernier, les éditions Bayard ont organisé à Rouen une soirée de présentation de l'ouvrage de Mohammed Nadim, en présence notamment du président de la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray. Mohammed Karabila a exprimé sa crainte de voir rompu le dialogue interreligieux. Mais il a dit sa reconnaissance pour les chrétiens qui n'avaient pas appelé à la vengeance mais au pardon et à la paix. Des chrétiens qui se sont montrés "portés par Dieu" et qui ont "assez vite trouvé une attitude qui convient à l'Évangile", au regard du P. Maheut.
 


ÉCOUTER â–º Christian de Chergé, le coeur du dialogue n'est-il pas l'amitié?


 

Une vie à se donner dans le quotidien des jours, dans les petites choses de la vie

 

Vie humble de prêtre

Lors de l'ouverture du procès béatification du Père Hamel, on a commencé à se pencher sur ce qu'avait été la vie de ce prêtre. Vie humble et cachée que son martyre a mis en lumière, racontée notamment par Jan De Volder qui a publié sa biographie. Une vie à se donner dans le quotidien des jours, dans les petites choses de la vie. Jusqu'au bout, jusqu'à ses 86 ans il a accompli son ministère de prêtre.

À l'occasion du premier anniversaire de sa mort, La Croix publie une série de portraits de prêtres de la génération du Père Hamel. Des hommes ordonnés après Vatican II, aujourd'hui septuagénaires voire octogénaires, et qui incarnent la dimension de dialogue voulue par le concile Vatican II.
 


©Guillaume POLI/CIRIC - Septembre 2016, un pèlerin polonais en prière à Saint-Etienne du Rouvray

 

Des témoignages de prêtres âgés qui sont l'occasion pour le journal La Croix, de montrer comment se fait aujourd'hui la transmision dans les paroisses avec de plus jeunes prêtres. Comme le souligne Anne-Bénédicte Hoffner, d'une généraiton à l'autre ce sont des différences de sensibilités, d'apostolats. Mais "quelque chose se transmet entre les générations de prêtres et de chrétiens".

 

Émission en partenariat avec La Croix et les éditions Bayard

 

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Émission Grand Angle © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Grand Angle

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