Accueil
Elena Guerra
Partager

Elena Guerra

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 4 avril 2023  -  Modifié le 4 avril 2023

Apôtre de l'Esprit Saint, Elena est à l'origine de la neuvaine de préparation à la Pentecôte.

©tous droits réservés ©tous droits réservés

Histoire

 

Elena est née le 23 juin 1835 à Lucques (Lucca en italien), une petite ville de Toscane. Sa famille très chrétienne appartient à la noblesse locale. Sa confirmation, reçue à l’âge de 8 ans, marque profondément Elena. Elle découvre l’Esprit Saint et se sent irrésistiblement attirée par lui.

Elle confiera plus tard :

 

À partir de ce moment (ma confirmation), quand je me trouvais dans une église pour la neuvaine de Pentecôte, j’avais l’impression d’être au paradis.

 

Après sa première communion, Elena obtient l’autorisation exceptionnelle de pouvoir communier chaque jour.


Dans sa famille, elle a un frère qui se prépare au sacerdoce et ses parents font venir un professeur particulier pour lui donner des cours. Elena désire ardemment participer à ces cours, mais sa maman ne le lui permet pas. Elle accepte seulement qu’on lui enseigne la musique, la peinture et la broderie. Elena arrive cependant à apprendre le latin en suivant le cours de son frère en cachette.


Elena a du dynamisme à revendre. En 1856, à l’âge de 21 ans, elle lance le “Giardinetto di Maria” (le petit jardin de Marie) puis les “Amicizie spirituali” (les amies spirituelles), deux groupes d’entraide féminins pour jeunes filles laïques qui préfigurent déjà d’une certaine manière ce que sera l’Action Catholique cinquante ans plus tard.

L’engagement principal des membres est de vivre pleinement leur vie baptismale.


En 1857, Elena tombe gravement malade. Elle en profite pour lire la Bible et les Pères de l’Église. À peine rétablie, elle s’engage chez les Dames de la Charité, et avec elles, visite les pauvres et les malades à domicile. Elle redouble de charité lorsque le choléra se déclare à Lucques en visitant les malades, en les soignant et les réconfortant par des paroles de foi.

 

Pèlerinage à Rome et vie religieuse


En 1870, Elena a 35 ans. Elle fait un pèlerinage à Rome avec son père à l’occasion du Concile Vatican I. Ce pèlerinage la confirme dans son désir de devenir religieuse. À son retour, elle souhaite créer un groupe d’adoratrices du Saint Sacrement, mais son directeur spirituel, un jésuite, le père Venanzi, l’en dissuade. Elle continue de chercher sa voie.

Après avoir lu la vie de sainte Angèle Merici, elle décide de s’engager dans l’éducation de la jeunesse et elle commence une petite école, avec l’autorisation de sa famille, dans la maison d’une Dame de la charité. Puis, en 1872, elle ouvre une école privée pour les filles de la noblesse et de la bourgeoisie de Lucques. Elle est soutenue dans cette œuvre par le curé de la cathédrale. Après quelques difficultés de lancement, les choses se stabilisent et, avec les compagnes qui se sont engagées dans l’école, Elena fonde l’Institut Sainte Zita qui regroupe des femmes qui se dédient à l’enseignement des jeunes filles sans nécessairement mener une communautaire.

Les épreuves ne manquent pas. En 1872, elle quitte la maison familiale pour s’installer avec quelques-unes de ses amies de l’Institut Sainte Zita dans une maison acquise grâce à son héritage. C’est le début de ce qui deviendra plus tard, avec la bénédiction du pape Léon XIII, les Oblates de l’Esprit Saint. Cette maison devient aussi une école où Elena et ses sœurs vont éduquer des centaines de jeunes filles. Parmi elles, sainte Gemma Galgani qui est aussi fêtée le 11 avril. Gemma demande même d’entrer dans la jeune communauté des Oblates de l’Esprit Saint, mais elle en est empêchée pour diverses raisons : sa santé, les décès successifs de sa mère et de son frère séminariste Gino dont elle est très proche, puis de son père, le tout accompagné d’une grande crise économique familiale.

 

Son amour de l'Esprit Saint

 

Une préoccupation occupe le cœur d’Elena depuis longtemps : l’amour pour l’Esprit Saint. Elle souffre de constater que beaucoup de catholiques ignorent l’Esprit Saint. En 1865, elle écrit un premier opuscule intitulé « Pieuse union de prières à l’Esprit Saint ». Son objectif, la conversion des incrédules et la pratique des 7 semaines de préparation à la fête de Pentecôte. Sœur Elena est animée d’une conviction profonde : « La Pentecôte n’est pas finie ; en fait, c’est toujours la Pentecôte, en tout temps et en tous lieux, parce que l’Esprit Saint désire ardemment se donner à tous les hommes. » En 1889, elle fait imprimer une neuvaine qu’elle appelle « Le nouveau Cénacle » pour « susciter un retour des fidèles vers l’Esprit Saint ».

 

Avec l’aide de son directeur spirituel, Mgr Giovanni Volpi, évêque auxiliaire de Lucques, Elena écrit au pape Léon XIII pour l’inciter à faire connaître l’Esprit Saint dans l’Église. L’objectif d’Elena Guerra est que le pape écrive aux évêques, et à travers eux à toutes les paroisses du monde afin que les fidèles se préparent à Pentecôte par une neuvaine. Léon XIII se laisse convaincre par les arguments de sœur Elena Guerra, et le 5 mai 1895, il écrit une lettre intitulée Provida matris caritate. Dans cette courte lettre, le pape demande à toute l’Église de se préparer à la fête de Pentecôte par une neuvaine solennelle au Saint-Esprit pour l’unité de l’Église. Il propose de prier spécialement cette prière : « Envoie ton Esprit créateur et tu renouvelleras la face de la terre. » Deux ans plus tard, en mai 1897, toujours à l’instigation d’Elena Guerra, Léon XIII continue son action en publiant cette fois une encyclique sur l’Esprit Saint intitulée Divinum illud munus où il invite tous les catholiques à intensifier leur dévotion à la troisième personne de la Sainte Trinité. Tout ce mouvement de découverte de l’Esprit Saint aboutira, le 1er janvier 1901, premier jour de la première année du XXe siècle, à la consécration du nouveau siècle à l’Esprit Saint par le même Léon XIII. 
Cinq mois après la publication de l’encyclique Divinum illud munus, Elena Guerra est reçue en audience privée par le pape Léon XIII. Il l’autorise à appeler sa congrégation les Oblates de l’Esprit Saint.


Sœur Elena continue de consacrer beaucoup d’énergie à la diffusion de la dévotion à l’Esprit Saint. Elle constate que les appels du pape sont peu suivis d’effet. Alors elle multiplie les publications et les brochures pour appeler les prêtres et les fidèles à cette dévotion. Elle finance aussi des missions populaires dans diverses régions d'Italie pour faire connaître l’Esprit Saint. Léon XIII continue de la soutenir et recommande explicitement aux curés de célébrer la neuvaine de la Pentecôte « chaque année pour le retour à l'unité de tous les croyants ».

 

Les mains liées, sans se rebeller


Toute cette activité éditoriale et missionnaire engendre d’importantes dépenses. Cela suscite des accusations de la part de certaines oblates qui estiment qu’Elena dilapide le patrimoine de leur institut. L’affaire est portée devant les autorités ecclésiastiques et Elena est forcée de quitter son poste de supérieure de l’institut et elle est interdite de publication. Elle obéit humblement et démissionne. Elle offre sa vie pour le bien de l'Église. Dans son journal, elle écrit :

 

Il est beau de faire le bien, mais résister à la volonté des autres, se laisser lier les mains sans se rebeller, les unir dans un acte suprême d'adoration et d'adhésion parfaite à la volonté de Dieu, c'est une œuvre encore plus sublime, c'est transformer la situation la plus humiliante en l'action la plus parfaite qu'une créature puisse accomplir.

 


Sœur Helena s’approche de la fin de sa vie. Elle passe ses trois dernières années dans la souffrance et la maladie. Le 11 avril 1914, c’est le samedi saint. Elena meurt après avoir embrassé le sol en disant à haute voix : « Je crois. »

Elena Guerra sera béatifiée par saint Jean XXIII, le pape qui a demandé une nouvelle Pentecôte sur l’Église. Elle est l’instrument que Dieu a choisi pour faire connaître d’une manière nouvelle l’Esprit Saint dans l’Église catholique. Elle a été et elle reste au ciel l’apôtre de l’Esprit Saint.
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A l'école des Saints

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don