"C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera..." (Mt 18, 21-35)
"C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère"
Méditation de l'évangile (Mt 18, 21-35) par la Pasteure Magali Girard
Chant final : "Heureux les coeurs miséricordieux" (Hymne des JMJ 2016) par l'Ensemble vocal Hillarium
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? »
Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois.
Ainsi, le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
Il commençait,
quand on lui amena quelqu’un
qui lui devait dix mille talents
(c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).
Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser,
le maître ordonna de le vendre,
avec sa femme, ses enfants et tous ses biens,
en remboursement de sa dette.
Alors, tombant à ses pieds,
le serviteur demeurait prosterné et disait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai tout.”
Saisi de compassion, le maître de ce serviteur
le laissa partir et lui remit sa dette.
Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons
qui lui devait cent pièces d’argent.
Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :
“Rembourse ta dette !”
Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai.”
Mais l’autre refusa
et le fit jeter en prison
jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
Ses compagnons, voyant cela,
furent profondément attristés
et allèrent raconter à leur maître
tout ce qui s’était passé.
Alors celui-ci le fit appeler et lui dit :
“Serviteur mauvais !
je t’avais remis toute cette dette
parce que tu m’avais supplié.
Ne devais-tu pas, à ton tour,
avoir pitié de ton compagnon,
comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”
Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux
jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.
C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère
du fond du cœur. »
Source : AELF
Méditation Pasteur Magalie Girard
Qui d’entre nous peut pardonner 7 fois à la même personne sans qu’on ne le juge trop gentil ou incapable de se défendre ? La réponse de Jésus est affolante ! Il nous demande de pardonner des milliers de fois : quasiment sans limite alors ! C’est difficile à entendre !
La parabole du serviteur impitoyable nous permet alors d’avancer dans la compréhension de la réponse de Jésus. Qui aimons-nous le plus dans cette histoire ? Le maître qui pardonne ! Et qui critiquons nous le plus : le serviteur pardonné qui lui ne pardonne pas à son tour.
En passant du pardon d’un péché contre soi, c’est-à-dire du pardon d’une offense à l’idée d’une dette Jésus mets déjà l’auditeur, l’auditrice que nous sommes dans une relation. Il n’est pas question ici de crime mais de dette d’argent. Jésus nous fait comprendre que ce qui est en jeu ce n’est pas la personne de l’un ou de l’autre dont l’intégrité n’est pas atteinte, ce qui est en jeu ici c’est la relation entre ces personnes. Le serviteur impitoyable et toute sa famille sont au bénéfice du don d’un autre pour leur survie économique. Un autre est au bénéfice de leur propre don. En retirant brusquement ce don, le serviteur impitoyable s’extrait de lui-même de la chaîne de relation qui le mets en lien avec les autres. Cette chaîne de relation c’est ce que l’on appelle la grâce que le serviteur n’a pas comprise lorsqu’il l’a reçu ce que montre bien son comportement envers son débiteur. Il continue à agir comme le droit, la justice l’y autorise. Et nous ne devrions pas le critiquer. Pourtant dans notre coeur nous sentons bien qu’il agit ici en ignorant ce qu’il a reçu de la part du maître et que c’est cela, le vrai péché, la vraie offense qui puisse être faite contre nous. Lorsque Pierre pose la question du pardon qu’il doit, qu’il peut accorder aux offenses contre lui, Jésus raconte cette parabole pour détourner son regard vers ce dont il est bénéficiaire, vers la grâce qu’il n’a ni mérité par ses efforts de pardon, ni gagné par sa grandeur d’âme.
En ce temps de Carême nous aussi nous pouvons “faire grâce”, au nom du Seigneur, lui qui nous donne le statut de pécheur gracié.
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