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Bienheureuse Chiara Luce

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 5 décembre 2022  -  Modifié le 5 décembre 2022

Morte à 18 ans des suites d'un cancer des os, Chiara Luce est une sainte de la joie.

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Chiara Badano est une jeune italienne, membre du mouvement des Focolari, morte à 18 ans des suites d’un cancer des os très douloureux. C’est Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, qui lui donne le surnom de Luce, lumière en italien. Donc pour entendre Chiara Luce comme les Italiens, il faut dire en français Claire Lumière.

 

Son histoire

 

Chiara Badano naît le 29 octobre 1971 à Sassello, dans la province de Savone, en Ligurie, dans l’Italie du Nord, au Nord-Ouest de la ville de Gênes. Son père, Ruggero, est chauffeur de camion.


Chiara rencontre le mouvement des Focolari à l’âge de 9 ans, puis un an plus tard, en 1981, elle participe avec ses parents au Familyfest, la rencontre internationale du Mouvement des Focolari à Rome. Immédiatement, Chiara est conquise par la spiritualité des Focolari que la fondatrice, Chiara Lubich, résume dans la passion de l’unité et Jésus abandonné sur la croix.


Chiara adhère donc au mouvement en devenant Gen 3 (Gen tre). Les Gen sont les jeunes du mouvement, et les Gen 3 sont les jeunes adolescents. 
Dès 1981, Chiara Luce entame une correspondance avec la fondatrice, Chiara Lubich, qui va devenir pour elle – bien qu’elles ne se soient jamais rencontrées physiquement – comme une mère spirituelle.


En 1982, Chiara Luce a terminé son école primaire qui dure 5 années en Italie, et elle entre pour trois années au collège qu’elle termine avec mention bien. En 1984, elle reçoit le sacrement de confirmation et demande que tous ses cadeaux soient donnés pour les œuvres des Focolari. En 1985, elle déménage à Savone et passe au Lycée dans la section classique. Elle essaie de vivre de son mieux  le message du mouvement Focolari. On la surnomme pour cela « la sainte nitouche ». Première grande épreuve de sa vie : Chiara échoue en première année de lycée. Cela l’oblige à recommencer cette année et elle continue son cursus scolaire avec quelques difficultés jusqu’en 1988 où sa vie bascule.


Chiara Luce a 17 ans

 

À la fin des vacances d’été, elle ressent une douleur vive à l’épaule qui ne guérit pas. Finalement, quelques mois plus tard, en janvier 1989, on diagnostique un ostéosarcome, c’est-à-dire un début que cancer des os qui touche particulièrement les jeunes entre 10 et 20 ans. En février 1989, les médecins comprennent qu’il s’agit d’une forme de cancer des os parmi les plus graves et les plus douloureuses. Les parents de Chiara sont mis au courant, mais ils ne disent rien à leur fille qui subit une première intervention chirurgicale. Malgré les douleurs que provoquent sa maladie, Chiara se montre joyeuse et pleine d’humour. Elle découvre finalement la gravité de sa maladie à sa première chimiothérapie. C’est le choc. De retour chez elle, quand sa maman veut lui demander des nouvelles, elle répond : « Pas maintenant. » Elle s’enferme en silence dans sa chambre pendant 25 minutes. Puis elle en sort et dit en souriant à sa mère : « Maintenant, tu peux parler. » Ces 25 minutes sont le tournant de sa vie : elle a définitivement dit oui à Jésus.


La maladie se développe rapidement. Les métastases prolifèrent. En avril 1989, Chiara perd l’usage de ses jambes, paralysées. Elle demande à continuer ses études par correspondance, ce qui nous vaut d’avoir certains de ses devoirs. Voici ce qu’elle dit, par exemple, sur le temps. On voit qu’elle essaie de vivre l’instant présent, ce qui est un des grands secrets de la vie spirituelle.

Je cite : « Souvent l'homme ne vit pas sa vie car plongé dans des temps qui n'existent pas : soit dans le souvenir, soit dans le regret du passé ou bien tout projeté dans l'avenir. En réalité le seul temps que l'homme possède est l'instant présent qu'il faut vivre entièrement en profitant pleinement. En pensant aux années qui viennent de s'écouler, rendons-nous compte de tout le temps gaspillé et de ce que nous aurions pu faire. L'homme pourrait donner un sens à chaque chose en sortant de son égoïsme et en mettant en valeur chacune de ses actions en faveur d'autrui. »

 

Ce texte d’une adolescente explique avec ses mots une image que Chiara Lubich donne dans le mouvement. Elle compare notre vie au fait de devoir allumer une bougie qui passe devant nous sur un tapis roulant. Il nous faut allumer la bougie qui passe, symbole du temps présent. Si nous regardons les bougies qui vont arriver, pendant ce temps nous ratons celles qui passent devant nous. Si alors, nous essayons d’allumer celles que nous avons manquées, nous ratons de nouveau celles qui passent devant nous. Chiara Lubich veut dire par là qu’il ne sert à rien de s’inquiéter ce que nous devrons faire dans l’avenir, car cela nous fait rater notre présent ; ni non plus essayer de rattraper notre passé, cela aussi nous fait rater notre présent. Laissons le passé à la miséricorde et le futur à la Providence.


Le 5 juin 1989, Chiara subit une nouvelle opération chirurgicale. Le personnel médical est impressionné par son attitude face à la souffrance. Elle y voit une occasion d'être avec Dieu. Après l’opération, on l’entend s’adresser à voix haute au Seigneur. Elle lui dit : « Pourquoi Jésus? Si tu le veux je le veux aussi. » 

 

Malgré sa maladie, elle reçoit des visites. C’est ainsi qu’elle rencontre un membre des Focolari responsable d’une mission pour les enfants au Bénin. Chiara est très touchée et elle lui donne toutes ses économies. 


Après son opération, elle rentre chez elle à Sassello. Elle est alitée, mais mène une vie de prière importante, avec le rosaire et la messe. Elle est offre sa souffrance et décide même d’arrêter les antidouleurs. Une crise l’oblige à retourner à l’hôpital où elle reçoit le sacrement des malades. Les médecins tentent une ultime opération, mais sans succès.

Chiara écrit alors ces lignes :

Chaque instant est précieux et il ne faut donc pas le gaspiller. Si l'on vit ainsi, tout est pourvu de sens. Tout trouve sa juste dimension une fois qu'on l'offre à Jésus, même les moments les plus affreux. Donc, il ne faut pas laisser s'échapper la douleur : elle acquiert tout son sens en devenant une offrande à Lui.


Il ne faut pas croire que Chiara vit sur un petit nuage. Sa maladie est un vrai combat. Elle confie souvent à ses amis qui la visitent :

 

Qu'il est difficile de vivre le christianisme jusqu'au bout.

 


Désormais, les médecins n’ont plus d’espoir. Ils renvoient Chiara chez elle. Là, une lettre de Chiara Lubich l’attend dans laquelle la fondatrice des Focolari lui donne un nom nouveau : Luce. C’est sous ce nom qu’elle sera béatifiée !


Chiara sait que sa fin est proche

 

Elle prépare elle-même ses funérailles, comme une messe de mariage. Ses derniers mots à sa mère sont « Maman, au revoir. Sois heureuse parce que moi je le suis. »

Elle meurt le 7 octobre 1990 après une nuit d'agonie à l'âge de 18 ans. Elle est béatifiée le 25 septembre 2010 en présence de ses parents.


Voici ce que le pape Benoît XVI a dit le lendemain de la béatification de Chiara Luce lors de l’angelus :

« Chers amis, seul l'Amour, avec un A majuscule, apporte le vrai bonheur ! C'est ce que montre une jeune fille qui a été proclamée bienheureuse hier ici, à Rome. Je parle de Chiara Badano, une jeune fille italienne née en 1971, qu'une maladie a conduite à la mort à un peu moins de 19 ans, mais qui a été pour tous un rayon de lumière, comme le dit son surnom : “Chiara Luce”. Sa paroisse, le diocèse d'Acqui Terme et le Mouvement des Focolari, auquel elle appartenait, sont aujourd'hui en fête, et c'est une fête pour tous les jeunes, qui peuvent trouver en elle un exemple de cohérence chrétienne. Ses dernières paroles, de pleine adhésion à la volonté de Dieu, ont été : “Maman, au revoir. Sois heureuse parce que moi je le suis.” Élevons notre louange à Dieu parce que son amour est plus fort que le mal et que la mort ; et remercions la Vierge Marie qui conduit les jeunes, même à travers les difficultés, et les souffrances, à aimer toujours plus Jésus et à découvrir la beauté de la vie. »
 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A l'école des Saints

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