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RCF 4ème dimanche du temps ordinaire - année B
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4ème dimanche du temps ordinaire - année B

Un article rédigé par Véronique de Stexhe - 1RCF Belgique, le 15 janvier 2024  -  Modifié le 15 janvier 2024

Bonjour à tous en ce 4 ème dimanche du temps ordinaire où nous entendons Saint Paul dire aux Corinthiens « J’aimerais vous voir libres de tous soucis ». Il faut croire qu’ils en avaient beaucoup car le mot souci revient cinq fois dans le court passage de ce dimanche. A chaque époques ses soucis et nous avons l’impression que les temps que nous traversons en apporte son lot plus encore que d’ordinaire. Ouvrons nos cœurs à la parole de Paul et du Christ qui nous appelle à rester en lien avec l’essentiel. Les yeux fixés sur le Saint de Dieu.

Dt 18,15-20 ; Ps 94 ; 1Co 7,32-35 ; Mc 1, 21-28
 

4e dimanche du temps ordinaire 4e dimanche du temps ordinaire

1 Co 7,32-35

Saint Paul a parfois la réputation d’être misogyne et pour la défense du célibat avant tout autre état de vie.

Cette réputation n’est pas justifiée malgré des écrits comme celui de ce dimanche qui nous posent question et pourraient nous laisser penser le contraire.

Il suffit pour s’en convaincre de relire l’Épitre aux Éphésiens chapitre 5 où il déclare : « Et vous les maris aimez vos femmes » (Eph 5, 25) et reconnaitre que c’est d’une modernité remarquable. En effet au premier siècle de notre ère le mariage n’était pas une histoire d’amour cela n’a d’ailleurs commencé à être le cas qu’à partir du XIX ème siècle.  Longtemps après les écrits de Saint Paul ! 

Une question célèbre témoigne de cela : « Un homme peut-il aimer une femme ? Bien sûr que non répondaient autrefois moralistes, médecins et religieux ».

« Et vous les hommes aimez vos femmes » était donc de la part de Paul très nouveau pour ne pas dire étrange mais bien sûr tout à fait dans la ligne de l’évangile annoncé par Jésus.

Essayons alors d’entrer dans ce passage de la première lettre aux Corinthiens.et replaçons le dans son contexte. 

Paul écrit aux membres de l’Église de Corinthe pour répondre à leurs questions et les aider à résoudre leurs problèmes ainsi que pour fortifier les convertis qui rencontraient des difficultés à abandonner leurs croyances et leurs pratiques antérieures. Et dans ce contexte, il leur rappelle aussi la valeur du célibat que ceux-ci considéraient comme une aberration. Il leur montre comment, par le moyen du célibat, l’on peut être libéré pour se dédier totalement au Seigneur.

Au-delà de ce contexte, le sens de la deuxième lecture de ce dimanche peut être recueilli si nous portons attention aux deux versets qui encadrent cette lecture : « j’aimerais vous voir libres de tout souci » ; et « afin que vous soyez attachés au Seigneur sans partage ». Saint Paul nous invite à être libres de souci. Il ne s’agit pas d’entrer dans une certaine insouciance, mais de gagner en liberté devant tout ce qui peut anéantir notre élan de vie et notre joie, de manière à être totalement au Seigneur. Dans ce contexte, notre unique souci sera de plaire d’abord et surtout au Seigneur. Quand Saint Paul semble faire une opposition entre le mariage et le célibat, c’est pour souligner cette priorité donnée à notre relation avec Dieu, et au soin que nous devons y consacrer. Notons qu’en parlant de la relation avec Dieu comme une priorité, nous ne dédaignons pas notre propre vie et notre bien-être. En effet, le vrai sens de notre relation avec Dieu, c’est de nous donner à vivre pleinement notre vie humaine comme vie reçue de Dieu, habitée par Dieu. La relation à Dieu a pour conséquence donc d’épanouir complètement notre existence de chaque jour.
S’il en est ainsi, notre attachement au Seigneur aura un effet sur nos relations humaines, au premier chef, la relation entre époux : elle est appelée à vivre dans le respect de la liberté de chacun, ne faisant jamais de l’autre un simple objet de plaisir : il ne s’agit pas seulement de plaire à sa femme ou de plaire à son mari, mais de lui permettre d’être pleinement lui-même, et de se réaliser pleinement comme enfant de Dieu. Comme nous le rappelle Saint Paul, nos relations, même au sein du couple, ne doivent jamais faire de nous des personnes « divisées », tiraillées ; mais bien nous unifier pour être totalement nous-mêmes.

Des êtres unifiées, réconciliés avec eux même, avec leurs frères et avec le Seigneur.

Voilà un très beau chemin de vie auquel Paul nous convie homme ou femmes époux ou célibataires !
 

 

Mc 1,21-28

Depuis le début de l’Évangile selon Saint Marc nous avons entendu différents titres attribués à Jésus. Dès le premier verset Marc nous annonce le commencement de l’Évangile de « Jésus-Christ, Fils de Dieu », puis lors de son Baptême, la voix du Père qui s’adresse à son « Fils bien aimé », et maintenant dans la Synagogue de Capharnaüm, l’esprit impur qui lui dit : « Je sais qui tu es : Le Saint de Dieu. »

Des titres qui vont s’étoffer tout au long de la vie de Jésus et tout au long de l’Évangile pour culminer dans celui de « Ressuscité. »

Jésus est unique pour chacun de nous. Et en même temps nous nous adressons à lui chacun à notre façon. Notre frère, notre Seigneur, notre Dieu, Celui qui a pour nous les paroles qui font vivre. Tout est beau, tout est juste.

Et pourtant aucun nom ne peut saisir le mystère du Christ. Il est l’arbre de la vie planté au milieu du jardin de la Création toute neuve. Un arbre auquel le Seigneur demande à Adam de ne pas manger le fruit. Un arbre qu’ils sont invités à contempler, sans rien arracher. Simplement s’en approcher pour en recevoir le parfum et s’émerveiller devant sa beauté, sa force, sa gratuité. Il est là immense au milieu du jardin. Le grand jardin s’articule autour de l’arbre de la vie.  IL vaut mieux ne pas se saisir des fruits car ils vont prendre le temps de mûrir et nous avons besoin de ce temps pour en gouter toute la saveur. 

L’Arbre de la vie qui est aussi l’arbre de la connaissance du bonheur et du malheur se contemple car il nous faut beaucoup de temps pour expérimenter ce qui dans nos vie est source de bonheur ou de malheur. Il nous faut toute une vie pour approcher le mystère de ceux qui nous entourent et pour nous connaître intimement nous - même. Et il nous faut toute une vie pour recevoir jour après jour le mystère de Jésus et le don de sa vie pour chacun de nous.

A Capharnaüm c’est l’inverse qui se passe. Jésus impressionne l’assemblée par son enseignement et son autorité. Un homme habité par un esprit impur se met à crier « Tu es le Saint de Dieu ». Et Jésus l’interpelle vivement : « Tais- toi, sors de cet homme ! »

Notre Seigneur connait le cœur de l’homme. Il sait l’enthousiasme et la dévotion que sa présence peut susciter. Comme cela se passe pour toute personne qui a du talent et du charisme. Il connaît les débordements possibles, les ambiguïtés suscitées par ce genre de réputation. Le Seigneur n’est pas venu pour susciter l’enthousiasme des foules. IL est sorti du cœur de Dieu pour venir à la rencontre de chacun et lui proposer d’accueillir dans son cœur sa présence de paix et d’amour. 

Et cela prend du temps.

L’esprit impur brûle les étapes. Or pour pouvoir reconnaitre Jésus comme le Saint de Dieu, comme celui dont la présence sanctifie nos vies, il faut passer du temps avec lui.
Comme avec un ami. 

Les disciples ont passés du temps avec Jésus. Ils ne comprenaient pas tout de ce maître parfois déroutant mais ils marchaient jour après jours à sa suite. Ils ont voulu parfois percer son mystère mais le fruit n’était pas mûr. Alors sans trop comprendre ils ont continué à l’écouter, à prier avec lui, à lui faire de plus en plus de place dans leur vie. Et malgré le choc de sa Passion et de sa mort et aussi le traumatisme de leur abandon, ils ont pu le reconnaitre, grâce à l’envoi de son Esprit, comme Seigneur, comme leur seul Seigneur.

Il leur a fallu tout ce temps avec les joies, les espoirs, les doutes, les déceptions, les trahisons, la mort aussi, tout ce temps pour pouvoir accueillir dans leur cœur la certitude que Jésus était venu du cœur de Dieu et serait pour toujours Le Vivant.

Comme Adam avec l’Arbre de la Vie dont il ne faut pas arracher le fruit, n’essayons pas de capter le mystère de Jésus. Prenons chacun le temps de mûrir en sa présence. Prenons le temps de l’écouter, de le prier. Comme un fruit mûr laissons le gonfler dans notre cœur et apprenons une fois pour toute que le Seigneur ne se dévore pas mais se donne en nourriture.

Jésus n’est pas venu pour nous perdre mais pour que chaque jour sa parole, sa présence, sa paix, son amour puisse être une nourriture pour le monde.

Et cela ne pourra se réaliser que si nous acceptons de partager cela avec nos frères.
 

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