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Savez-vous compter les oiseaux ?

RCF, le 22 janvier 2020 - Modifié le 28 février 2024

​La semaine dernière nous avons dit qu’il fallait nourrir les oiseaux, cette semaine il faut les compter.

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Samedi et dimanche c’est le huitième comptage hivernal des oiseaux des jardins. C’est une action de science participative ouverte à tous, même quand on n’a pas de jardin : on peut compter dans une partie d’un parc public ou un square. Le principe est très simple, pendant une heure on note toutes les espèces d’oiseaux qui se posent dans le jardin et on note comme effectif le plus gros chiffre présent en simultané, pour éviter de se demander si on a devant soi dix mésanges ou dix fois la même. Pour la saisie et les modalités pratiques, rendez-vous tout simplement sur oiseauxdesjardins.fr

On compte les oiseaux chez soi, c’est sympathique, un peu ludique mais est-ce qu’on fait vraiment progresser la science ?

Oui, parce que c’est déjà la huitième année qu’un tel comptage existe, qu’on a atteint en 2019 plus de dix mille jardins comptés. On commence à avoir un gros réseau. Ensuite, on a vu qu’on avait des règles assez précises pour ce comptage, ce qui rend toutes ces données comparables entre elles. Enfin, avec presque dix ans de données, on commence à avoir un recul de temps qui va permettre d’aller au-delà des fluctuations interannuelles. Il y a des hivers riches en oiseaux migrateurs, d’autres beaucoup moins, mais on peut calculer des tendances fiables sur le long terme. Bien sûr, ça reste un outil de comptage des oiseaux, évidemment pas le seul sur lequel scientifiques et associations se basent pour évaluer l’état de la biodiversité.

Est-ce que ce sont ces espèces, très communes, qui ont le plus besoin qu’on les compte ?

Toutes les espèces en ont besoin. Les plus rares font l’objet de suivis particuliers très précis, on connaît leurs effectifs presque au couple près parfois. Et c’est pour les plus communes qu’on manque d’information, parce qu’elles sont nombreuses justement. Si on en voit 6 au lieu de 10, instinctivement on ne réagit pas. Or c’est une baisse de 40%. Et plus on s’intéresse aux oiseaux communs, y compris des jardins, plus on constate des baisses de ce genre justement. On connaît les raisons dans les grandes lignes.

Mais pour agir de manière plus efficace il faut savoir avec précision les espèces qui s’écroulent et celles qui s’en tirent. Donc c’est nécessaire, c’est aussi une bonne initiation à l’observation et la contemplation de la nature, c’est une action accessible à tous en ces temps où le souci écologique se répand mais où souvent les citoyens se demandent par où commencer.
 
 

 

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