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Le débat est difficile... dans l'Église aussi !
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Le débat est difficile... dans l'Église aussi !

RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
L'édito d'Isabelle de Gaulmyn Le débat est difficile ... Dans l'Eglise aussi !
Isabelle de Gaulmyn évoque les débats houleux qui ont lieu en ce moment lors du synode en Allemagne autour, entre autres, de la place des femmes dans l'Église.
DR DR

Un processus de réforme interne de l’Eglise en Allemagne a été lancé en janvier dernier, à la fois par les évêques et les représentants des laïcs (ZDK). Ce processus est regardé très attentivement pas toutes les autres églises européennes. Si l’on en croit notre correspondante à Berlin, qui a suivi un de ces débats dans sa ville, l’ambiance y est plutôt houleuse…

Le sujet discuté était, il est vrai des plus sensibles : « la place des femmes dans les services et fonctions de l’Église » (au hasard !). Des participantes proposent d’autoriser les laïcs qualifiés à prononcer l’homélie durant la messe ou encore de relever de 30 à 50 % les quotas déjà existants, réservés aux femmes, pour les postes de direction dans les diocèses et les vicariats généraux. « Je comprends la demande mais certaines de ces propositions ne dépendent pas de nous mais de l’Église universelle », répond un évêque. Un autre ajoute: « ces questions ne sont pas pertinentes partout, par exemple dans des pays comme l’Inde ». « Faux », rétorque une participante. « Et devons-nous par ailleurs avoir honte de vivre dans une société égalitariste ? », demande-t-elle. Une autre s’emporte. « Ce genre de débat n’existe dans aucun autre pan de notre société. Si nous voulons que l’Église catholique reste pertinente, nous devons enfin agir » !

Bref, un dialogue de sourd, comme le montre la conclusion pour le moins euphémique de cet évêque auxiliaire d’Erfurt, Mgr Reinhard Hauke: « Nous avons clairement constaté à quel point les positions divergent ». C’est le moins que l’on puisse dire, et au fond, c’est normal. On voit bien qu’il est de plus en plus difficile de débattre dans notre société, pas de raison que l’Eglise soit épargnée.

Alors comment on fait pour avancer? Le pape, samedi, dans une note qu’il a confiée à la revue jésuite Civiltà Cattolica apporte un début de réponse en revenant sur le synode sur l’Amazonie.Au cours de ce synode, en octobre 2019 au Vatican, les membres avaient notamment débattu de l’opportunité d’ordonner prêtres des hommes mariés et avaient demandé une décision en ce sens au pape, à la majorité d’entre eux. Mais dans l’exhortation apostolique qui avait suivi, Querida Amazonia,  le pape s’est refusé à trancher. Pourquoi ? Parce que explique-t-il, s’il y a bien eu une discussion, « riche, fondée », il n’y a pas eu de discernement. Le débat a fini déformer, réduire et diviser l’assemblée en des positions dialectiques et antagonistes. Chaque personne s’est retranchée dans “sa vérité” et a fini par devenir prisonnière d’elle-même et de ses propres positions ». C’est assez bien vu, quand on se souvient les polémiques à l’intérieur de l’assemblée du synode, mais surtout par média et livres interposés, auxquelles ce sujet, l’ordination d’hommes mariés avait alors donné lieu. Décider, ce n’est pas forcément trancher pour un camp contre l’autre, mais parvenir ensemble à une solution dit le pape. Encore faut-il que les participants soient capables de jouer le jeu. 

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Émission L'édito d'Isabelle de Gaulmyn © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'édito d'Isabelle de Gaulmyn

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