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Jardin

RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Aujourd'hui commence les Rendez-vous au jardin, sur le thème "l'Europe des jardins". Jean Pruvost radiographie pour nous ce joli mot "jardin".
Pascal Hausherr Pascal Hausherr

« Jardin », c’est un bien joli mot, il se trouve même que pour Vaugelas, c’était à ses oreilles le plus beau mot de la langue française, magnifique à entendre. Des goûts et des jardins on ne discute pas ! Et puis une fois n’est pas coutume, je commencerai par une citation de Nicole Avril dans ce livre justement intitulé « Dans les jardins de mon père », paru en 1990 où elle dit joliment ceci : « Ils étaient beaux, les jardins de mon père. Plus tard encore, mes voyages me confirmeront cette vérité première : le paradis perdu est un jardin. Toutes les civilisations le disent à leur manière. » Eh, bien à nous maintenant de radiographier le mot !

Ce qui est curieux dans ce mot, c'est le mélange d'un son doux, au début, et d'un son plus rugueux avec le "R" de la fin. En fait, ce mot vient du gallo-romain, où existait une formule qu’on a a posteriori reconstituée : le hortus gardinus, désignant le jardin entouré d’une clôture, et en fait ce sont deux racines différentes : hortus, qui représentait pour les Romains le jardin au sens général, une terre plus ou moins étendue, plantée de végétaux, racine qu’on retrouve dans l’horticulture, et puis de l’autre côté, gardinus, qui vient du germanique, gart ou gardo qui définissait la clôture. Et donc du hortus gardinus, jardin clos, on n’a retenu par abréviation que l’enclos. Et au XIIe siècle entrait en français le mot issu de gardinus, le jardin. Et ce mot séduisant allait se retrouver dans toute l’Europe, avec garten en allemand, garden en anglais, jardin en espagnol et giardino en italien. Avec assez vite des adjectifs, pour distinguer les différents types de jardin.

On a en effet vite distingué, notamment dans les couvents, les monastères, où le jardin tenait une belle place, le jardin fleuriste, du jardin potager, entendons celui qui nous offre des légumes pour le potage. Et voici Julien Green, qui en 1945 en rappelle le charme absolu, dans son Journal en 1945 : « Entre le potager et le jardin fleuriste, un religieux va lentement d’un bout à l’autre d’une longue allée, le visage penché sur son bréviaire. » Très belle image. Vite au jardin ! 

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