La recherche contre les cancers en Alsace : un processus au cas par cas

Un article rédigé par Eva Sztupecki - RCF Alsace, le 6 février 2024 - Modifié le 8 février 2024
Les Trois Questions · RCF AlsaceLa recherche contre les cancers en Alsace : un processus au cas par cas

Près de 433 000, c’est le chiffre de nouveaux cas de cancer en 2023 d’après l’institut national du cancer. Face à ce constat, des centres de recherche comme l’IGBMC à Illkirch-Graffenstaden sont des acteurs de premier ordre pour la recherche contre le cancer. À l’occasion du 4 février, journée mondiale du cancer, nous faisons le point sur la recherche contre le cancer en Alsace avec Daniel Metzger, directeur de recherche au CNRS. Il dirige une équipe à IGBMC….

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Un enjeu crucial

Daniel Metzger nous parle des recherches contre le cancer en France et particulièrement en Alsace. Dans notre région, le cancer le plus fréquent est celui de la prostate. Il reste la deuxième voire troisième cause de mortalité par cancer dans la région selon Daniel Metzger: “Le traitement de ce cancer reste très efficace lorsqu'il est localisé mais reste un problème majeur au stade métastatique”

La recherche contre le cancer est toujours en évolution afin de chercher des traitements de plus en plus efficaces. 

 

Seule la recherche vaincra le cancer 

 

C'est la conviction de L’ARC, association qui lutte contre le cancer et qui finance des projets de recherche de l’IGMBC, Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire.  

L’enjeu est donc important : sans recherche plus de perspective d’évolution pour les traitements. 

Un processus qui prend du temps...

La cause d'un processus long  : des cancers variés. C'est ce que nous souligne Daniel Metzger :

 

Le cancer est tellement compliqué, c'est tellement varié : pour chaque cas pratiquement, c'est un cas individuel qu'il va falloir étudier. Si on arrive à trouver des généralités, c'est tant mieux, mais ça nécessite beaucoup de temps pour arriver au traitement de pouvoir avoir un bénéfice au patient. Il n'y a pas un cancer, mais il y en a plusieurs.”

 

De cette manière il n’existe pas un cancer du rein par exemple, mais des cancers du rein même si les cellules cancéreuses se développent sur le même organe : “Déjà, chaque organe est composé de différents types cellulaires, chaque type cellulaire peut potentiellement dégénérer pour former un cancer. D'autre part, une cellule donnée peut avoir différents types de mutations et c'est pour ça que justement on ne peut pas parler d'un cancer.”

Un message important sur la perception du cancer qui nous permet de comprendre d'avantage la complexité du traitement :  "Je pense qu'il faut vraiment essayer de faire passer ce message : Un cancer, ce n'est pas "une" maladie. Il y a un grand nombre de cancers différents et il faut comprendre que pratiquement chaque cancer individuellement pour arriver à avoir les thérapies les plus ciblées et qui auront le moins d'effets secondaires potentiels.

Le traitement est relatif à la spécificité du cancer. En effet, un cancer ne va pas réagir de la même manière à un même traitement.

Mais alors, comment se positionne la recherche face à la complexité du cancer ? 

Les avancé dans la recherche contre le cancer sont multiple. Daniel Metzger nous en explique une :  “Avec les outils qu'on a et les technologies à l'heure actuelle, on peut maintenant étudier la cellule cancéreuse dans son environnement. On sait que l'environnement de la tumeur elle-même joue un rôle considérable sur le contrôle de la prolifération de ces cellules cancéreuses. Les immunothérapies qui sont apparues il y a quelques années justement, ne ciblent pas forcément directement la cellule cancéreuse, mais ciblent son environnement. On reprogramme son environnement pour éliminer ces cellules cancéreuses.”

Au lieu de se focaliser sur la destruction du cancer, on va plutôt étudier son rapport à l’environnement. 

Des progrès qui permettent d’avancer dans le traitement du cancer mais qui ne donnent pas immédiatement le résultat : “Développer un médicament prend énormément de temps” nous rappel Daniel Metzger.

Réussir à passer de la recherche au traitement est un processus de longue haleine qui nécessite patience…. “Il y a la première phase qui est la phase de recherche fondamentale, c'est lorsqu'on essaie de comprendre. Après, on peut avoir des cibles thérapeutiques et après il va falloir passer au stade pré-clinique et clinique pour développer le médicament. Tout ce processus, ça va être au moins 15, 20 ans, 25 ans.” 

Qu'en est-il de la position de l'Alsace dans la recherche contre le cancer ?

La recherche contre le cancer est très coûteuse. C’est ce que nous le rappelle Daniel Metzger : “ Les techniques évoluent à une vitesse incroyable et donc il faut rester à la pointe des technologies qui sont à notre disposition, avoir également, les personnes les plus compétentes pour réaliser ce type de recherche.”

De multiples associations caritatives sont présente et financent les recherches contre le cancer. 2/3 des financements pour la recherche contre le cancer à L'IGBMC proviennent de dons privés. Parmi-elles l'ARC qui a joué un rôle fondamental pour les travaux réalisés au cours des 30 dernières années. ll y a également La Ligue contre le cancer, Alsace contre le cancer, Cancéropôle... 

 

Finalement, en Alsace, de multiples associations sont présentes et soutiennent activement la recherche au niveau local. Une action importante, sans compter que l’IGBMC, qui est un des meilleurs centres de recherche en France et en Europe.... “(...) au niveau clinique, effectivement, on a des hôpitaux qui sont performants et donc au niveau de la recherche sur le cancer et des traitements potentiels, l'Alsace est quand même assez bien pourvue.”

 

Un processus qui nécessite un temps de recherche long et couteux mais qui trouve en Alsace un lieu de recherche et de développement dynamique.  

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