Women for sea : des femmes engagées pour protéger la mer
Eric Tabarly, Olivier de Kersauson ou encore, plus localement, Christopher Pratt : le monde de la voile et plus globalement de la mer reste un milieu d’hommes. Même si on compte quelques noms féminins comme Florence Arthaud ou Clarisse Kremer, comment développer la présence des femmes et valoriser leurs voix dans ce domaine ?
"Les femmes sont aujourd'hui très peu présentes dans la gestion du milieu marin, peu valorisées et peu mises en avant - et ça encourage encore moins de femmes à aller dans ce domaine", déplore Bertille Lefèvre, océanographe et coordinatrice de projet pour “Women for sea”. C'est sur ce constat que s'est créée cette association en 2020. "Nous souhaitons donner la voix aux femmes qui agissent dans le milieu de la mer pour en encourager d'autres à aller vers ces métiers là : l'idée est de créer une déferlante, un effet boule de neige", poursuit Bertille.
"Une approche plus globale et plus respectueuse du milieu marin"
L'association organise de nombreux projets afin de créer une communauté de femmes engagées pour la mer. Parmi ces derniers, l'Odyssée des possibles, un think tank embarqué à la voile pendant un mois entre la Corse et le continent, auquel a participé Laura Bonnet. "C'est le côté leadership au féminin qui m'a séduite", confie cette dernière, "entre femmes, nous avons réfléchi ensemble à des solutions pour la protection de l'océan". Au final des idées concrètes : une BD pour sensibiliser le grand public aux enjeux de la mer, construire des modèles pour monitorer le degré d'implication des femmes dans ce milieu, ou encore mettre en place des formations.
"Nous ne cherchons pas spécialement la parité", indique Bertille, "mais plutôt à repenser nos manières de gérer le milieu marin afin d'imaginer une approche plus globale et plus respectueuse". Pour ce faire, l'association vise à créer des "modèles" : "il existe des freins internes aux femmes elles-mêmes qui ne se sentent pas forcément légitimes dans ce milieu : on connaît peu d'océanographe, de plongeuse de haut niveau, de navigatrice ou encore de scaphandrière,..." poursuit Bertille.
In fine, la question est aussi d'intégrer des hommes "en proposant des codes différents", précise l'océanographe. "Mais avant, il est nécessaire de passer par cette phase entre femmes, qui propose un contexte apaisé et permet un vrai sentiment de liberté".
Pour en savoir plus : https://womenforsea.fr/
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