Tourisme et développement durable
Dominique CROZAT, géographe, chercheur, responsable du Master « Tourisme et développement durable des territoires » s’interroge : comment rendre compatibles développement touristique et durabilité sociale, économique et écologique ?
Le tourisme est une délocalisation qui vise une rupture dans les pratiques du quotidien.
3 moteurs sont dominants dans notre département et plus généralement dans notre région : la plage, le tourisme patrimonial et le tourisme de séjour récurrent centré autour des résidences secondaires.
Depuis les années 50 (Mission Racine), le tourisme a permis à la région de passer de l’émigration à une immigration forte. Bilan très positif qui permet notamment le maintien à un niveau correct de nombreux services (médecine, hôpitaux, ..).
Progressivement, une réflexion collective s’est mise en place. C’est une action de long terme, avec prise en compte générale de la dimension environnementale. Ce début d’évolution concerne surtout l’environnemental et très peu le social (habitants et salariés en particulier).
La réflexion sur l’insertion du tourisme dans les territoires va continuer de se développer (question résidentielle, notamment, qu’on ne peut plus éviter).
On évolue vers des modèles qui mixent résidence et tourisme (résidence alternée et télétravail).
La région est déjà très impactée par le réchauffement climatique (moustiques-tigre, espèces végétales invasives, manque d’eau ou pics de chaleur récurrents) : il ne va plus être possible d’éviter une véritable réflexion sur l’adaptation et ne pas seulement compter sur la multiplication des gadgets (climatiseurs, …).
Il faut également penser à l’accroissement inévitable du prix des transports à moyen terme (atout face au tourisme exotique lointain, difficultés liées à l’éloignement de l’espace nord-européen).
A long terme, d’autres perspectives du côté du développement de l’hyper-réalisation du tourisme : le scénario de science-fiction qui exporte les territoires vers les lieux de résidence des touristes au moyen de technologies virtuelles est devenu imaginable : danger ou chance ?
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