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Ski et transition écologique

Ski et transition écologique

Un article rédigé par Bernadette Humeau - RCF Anjou,  -  Modifié le 3 février 2022
Maison commune Le ski et le réchauffement climatique

Un Français sur 10 pars à la montagne pour skier, alors ski et écologie, est ce compatible ? Où en es-t-on de la transition écologique à la montagne ?

© Fabienne Besson © Fabienne Besson

Le réchauffement climatique est une réalité encore plus visible en montagne, mais la transition écologique n’est pas encore l’affaire de la majorité des amateurs de ski. Il faut dire qu’après une année Covid où les remontées mécaniques ne fonctionnaient plus, les amateurs de glisse se sont ruées cette année sur la montagne ; les hébergeurs connaissent des taux de remplissage jamais rencontrés pour ces vacances de février. 

 

Un secteur économique qui compte : 18000 salariés, 120000 emplois indirects

Ce secteur économique représente 250 stations, 18000 salariés permanents et 120 000 emplois indirects dont 80 % de saisonniers.Un Français sur 10 fait du ski, soit près de 6 millions. Mais …les domaines skiables se scindent de plus en plus en deux à cause du réchauffement climatique.

Les petites stations de moyenne montagne et les grandes stations : deux stratégies

Sur 250 stations, 14  d’entre elles accueillent 40 % des skieurs. C'est Chamonix, les 3 vallées, Tignes et Val d'Isère Les Arcs et la Plagne, l’Alpe d’Huez, etc... Elles sont situées sur les plus hautes altitudes et ont les moyens d’investir chaque année dans de nouvelles attractions,  les dameuses, les canons à neige… En revanche, les stations plus basses doivent se réinventer en proposant d’autres activités que le ski de piste ou le snowboard. Un petit point climat : la durée de l’enneigement, en dessous de de 2000 m d’altitude a diminué d’un mois depuis les années 70, et cela s'accentue. La diminution de  la saison de neige sous 100 jours entame la viabilité économique de la station. Et en projetant ces éléments, en  2030, toutes les stations situées entre 900 et 1400 m d’altitude devront fermer…Ou, donc,  accueillir les amateurs de ski de fond et de luge  qui ne nécessitent pas beaucoup de neige, ou des amateurs de trail, de VTT ou les randonneurs à pied ou en raquettes.

Et ces pratiques sont bien plus vertueuses

Rappellons nous que la crise sanitaire a entrainé la fermeture l’hiver dernier de toutes les stations et alors le ski de randonnée a été découvert. Le ski de randonnée n’utilise aucune infrastructure : on met des peaux de phoques sur les lames de ski et on monte ainsi les sommets avant de les dévaler ; le silence de la montagne sans le bruit des remontées mécaniques, c’est une très belle découverte qui devrait séduire les amoureux de la montagne.

Les canons à neige fournissent déjà le tiers de la surface skiable 

Les canons à neige sont des équipements qui sont les plus problématiques à la montagne. Ils sont déjà installés pour fournir le tiers de la surface skiable en France. Ils permettent de faire du ski quand il n’y a pas de neige, mais ils posent la question des investissements très lourds qu’ils nécessitent et des dommages collatéraux : aménagement des pistes pour damer avec seulement 20 cm neige, dérochage des rochers affleurants, création de réservoirs collinaires … A La Clusaz, par exemple, le projet de réserve d’eau suscite des oppositions, de même que nous sommes tous choqués de voir les pistes de ski des Jeux Olympiques avec de la neige artificielle, drôle de couloir blanc entre des montagnes ocres. Ces pistes sont ainsi préparées depuis le mois de novembre dans une région réputée pour sa sécheresse hivernale…un coût de 185 millions de litres d’eau. Cela devrait nous amener à réfléchir aux limites de la fabrique d’un espace naturel artificiel… contradictoire et dépensier. 

Alors ski ou pas ski au final ?

Si on peut y accéder, c’est une chance, parce que cela fait du bien, c’est de l’exercice physique, des vacances au grand air toute la journée plutôt que d’être sur les écrans. Et puis la montagne est belle, la beauté ça fait du bien, et on peut cultiver une certaine "sobriété" en diversifiant ses activités pour aller vers une pratique plus écologique de la montagne.

 
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© RCF Anjou
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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