Le commandant Cousteau s’est imposé comme un mythe dans l’imaginaire collectif, restant plusieurs années de suite la personnalité préférée des Français. Sa réputation et son influence dépassent les frontières et le propulsent sur le devant de la scène auprès du public américain ou des hommes politiques du monde entier. Dans son livre "Cousteau" (éd. Les Pérégrines), Jill Gasparina revient sur l’itinéraire de ce chercheur aux différents visages.
Jacques-Yves Cousteau est davantage connu sous le nom de Commandant Cousteau. L’explorateur des fonds marins fait rêver les téléspectateurs de la France aux États-Unis. Du cinéaste au chercheur, du poète au militant écologique, Cousteau est un personnage complexe.
Né en 1910, Cousteau commence à voyager dans les années 1930. "Il multiplie les casquettes : il est militaire, développe une activité de cinéaste, occupe divers postes institutionnels…", énumère Jill Gasparina. Pour elle, Cousteau est "presque un homme de la Renaissance tant il a eu d’activités différentes, à l’image des humanistes". Passionné par les questions océanographiques, Cousteau devient au début des années 1950 le capitaine du navire la Calypso. C’est sur ce bateau qu’il mènera ses nombreuses expéditions scientifiques.
Cousteau cinéaste est celui qui fait véritablement découvrir le monde sous-marin au grand public. En 1956, il remporte la Palme d’or à Cannes pour "Le monde du silence". Les premières scènes du film montrent un groupe de plongeurs armés de lampes qui éclairent les fonds marins : "l’idée, c’est de mettre en couleur ce que l’on ne voyait pas", explique l'auteure, qui souligne la dimension de conquête qui animait Cousteau à certains moments. Dès lors, les productions du commandant obtiennent une certaine notoriété. Il devient un "homme de télévision et ses séries pour les Américains sont vues par 26 millions de personnes".
Plus qu’un scientifique, Cousteau est un chercheur qui "œuvre à transformer la conception mondiale sur la protection de la nature". Si ses recherches sont financées par de grands États pétroliers, comme les Émirats Arabes Unis ou Abu Dhabi, Jill Gasparina nuance : "dans les années 1950, la question ne se posait pas vraiment. D’autant que sa conversion écologique arrive plus tard, à l’aube des années 1970".
"Quand il devient écolo, Cousteau a déjà 60 ans et 20 ans de voyage autour du monde derrière lui". Jill Gasparina évoque une conversion lente : "à mesure qu’il voyage et retourne dans des endroits explorés 10 ans plus tôt, il prend conscience de la transformation des écosystèmes". L’inquiétude liée à ces découvertes s'invite alors dans ses productions. Dès lors, l’explorateur devient militant, activiste, et lanceur d’alerte.
Pendant des années, Cousteau lutte pour faire adopter le projet de déclaration des droits des générations futures. L’objectif ? "Que l’ONU tienne compte des conditions d’habitabilité de la planète pour la suite de l’humanité". Cousteau sait user de son influence auprès des hommes politiques. Au sommet de Rio pour la planète en 1992, il est le seul non-président à apparaître sur la photo officielle des chefs d’État. Il obtient dès lors le surnom de "Capitaine planète".
Chaque semaine, Thierry Lyonnet donne la parole à un acteur de l'actualité culturelle. Écrivains, metteurs en scènes, peintres, etc., parlent de leur travail et de leurs œuvres.
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