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Label église verte au Carmel de Verdun
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Label église verte au Carmel de Verdun

Un article rédigé par Emmanuel SOUFFLET - RCF Lorraine Meuse, le 4 mars 2023  -  Modifié le 24 mars 2023
Église verte Label église verte au Carmel de Verdun

Depuis 2010, les soeurs du carmel de Verdun s'impliquent dans la transition écologique.
Résumé de l'évolution de leurs pratiques dans la lignée de Laudato Si

Rencontre du carmel Rencontre du carmel

UN CARMEL VERT, ÇA EXISTE !

 

Depuis les années 2010 en communauté, nous nous étions davantage sensibilisées aux questions écologiques notamment par nos lectures au réfectoire (le journal La Croix ou d’autres articles), le visionnage de documentaires à visée écologique, le visionnage de films (1) et la lecture de l’encyclique Laudato si’ (2015).

 

Concrètement, nos premières actions

La prise de connaissance de ces documents nous a mises en route, en communauté, à notre petite mesure, comme religieuses contemplatives, par des gestes concrets en 2017 : la suppression de tous produits phytosanitaires, notamment le désherbant pour les 1000 m² d’allées de notre jardin et leur ré-enherbement naturel ; le compostage des déchets verts de la cuisine, en plus de celui qu'on faisait déjà depuis très longtemps pour la pelouse et les feuilles ; le paillage avec broyat des tailles ; la préservation de la faune et des fleurs variées ; l’achat croissant de produits alimentaires bios, équitables et locaux par le biais d’organismes comme le Cèdre (2) et l’ADAPEIM (3) ; l’achat de produits d’hygiène-entretien plus respectueux de l'environnement ;  le changement de 114 fenêtres plus isolantes en 2017-2018 ; une semaine de prière avec Laudato si’ ouverte à tous pendant la COP 21.

 

L’adoption d’un label écologique

L’année 2018 a été celle de notre adhésion au label « Eglise Verte ». Un label qui se veut un outil de conversion écologique, en direction des communautés chrétiennes qui veulent s’engager pour le soin de la création: paroisses, Églises locales et aussi œuvres, mouvements, monastères et établissements chrétiens.

Nous l’avons découvert, tout d’abord, par deux articles du journal La Croix :

« Les Églises françaises lancent un label « Église verte » (6 août 2017) et « Pour une conversion écologique, les chrétiens lancent le label « Église verte » (15 septembre 2017).

Quelques mois plus tard, notre revue diocésaine Église en Meuse publiait un article sur le sujet, ce qui nous a motivées à nous lancer dans l’aventure, pour inscrire notre démarche dans un mouvement d’Eglise plus large.

Lors d’une première réunion, une sœur nous a présenté le label, en partant de leur site (4) qui est très bien conçu. A l’issue de son visionnage, nous avons décidé de remplir ensemble l’Eco-diagnostic (5) de 84 questions, afin de voir en quoi la démarche consistait et d’avoir les éléments de discernement pour savoir s’il était opportun que notre communauté rejoigne ce projet : ce qui fut le cas.

 

Quelques petits pas de plus 

Successivement ou simultanément : la lecture au réfectoire des huit fiches de travail et de réflexion d’Église Verte pour nous donner des idées ; la mise en place d’un bac de 1000 L de récupération d’eau de pluie pour les arrosages ; la réduction des tontes à 2 ou 3 par an pour préserver la biodiversité ; l’installation de 6 nichoirs pour oiseaux, d’un hôtel à insectes et de 2 ruches pour abeilles solitaires ; le remplacement de nombreuses ampoules à filaments par des LED ; le remplacement de 10 chasses d’eau anciennes, pour des chasses moins gourmandes en eau ; un audit énergétique ; des références plus explicites à l'écologie dans nos liturgies et notre communication ; le réaménagement des espaces verts jouxtant notre monastère, par une entreprise, pour palier la suppression de tous désherbants ; le ré-enherbement de notre cimetière en clôture ; des travaux d’isolation sur les tuyaux de chauffage au sous-sol, sur les planchers bas, sur 12 vitraux (par vitrage extérieur) et le changement de 5 doubles portes, arrêt d’un chauffe-eau devenu quasi inutile ; réorientation de nos consommations ; recherche de placements plus éthiques (CCFD), finie l’eau en bouteilles, finis les produits WC, remplacés par du vinaigre blanc, baisse d’1°C de notre chauffage ; achats de shampooing et de dentifrice solides pour éviter les emballages plastique ; achat d’un râteau pour vélo. Et bien sûr : une veillée de prière pour le temps de la création en septembre.

 

Nos contraintes et nos projets matériels et spirituels

La contrainte majeure, c’est que nous sommes une petite communauté cloîtrée, une communauté qui se réduit en nombre et dont certaines sœurs ne sont plus toutes jeunes. Du coup, nous ne pouvons pas faire de grands projets, nous tâchons seulement de vivre le présent sous le regard de Dieu, en posant chaque année les pas qu’il nous semble bon de poser.

Ce sera donc le changement des 5 dernières portes qui reste à faire, la pose d’une douche à l’accueil pour avoir une alternative à la baignoire et un partenariat avec des jeunes pro pour leur donner la joie de travailler de temps à autre dans notre parc. Mais aussi : revisiter notre vie religieuse à la lumière de Laudato si’ et des signes des temps ; vivre la crise écologique pas seulement sur le mode de l'angoisse, mais d’une manière plus responsable, en vue d’un mieux vivre-ensemble qui nous ramène à l'essentiel, dans la droite ligne de l’Évangile : « la sobriété heureuse ». Au final, c’est un mouvement qui dépasse les frontières, crée du lien, de la solidarité et fait grandir en humanité : une vraie chance pour le monde… pas par pas !

A Verdun, le 23 mars 2023

Pour la communauté,

Sr Marie-Béatrice, prieure en 2017

Pour RCF,

P. Yves Gérard

 

(1) Notamment :

- Home 2009 « En 200 000 ans d'existence, l'homme a rompu l'équilibre sur lequel la Terre vivait depuis 4 milliards d'années. Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction des espèces : l'homme a mis en péril sa propre demeure. Mais il est trop tard pour être pessimiste : il reste à peine dix ans à l'humanité pour inverser la tendance, prendre conscience de son exploitation démesurée des richesses de la Terre, et changer son mode de consommation. »

 

- Demain 2015 « Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l'éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain… »

 

- Après Demain 2018 « Deux ans après le succès phénoménal du documentaire Demain, Cyril Dion revient sur les initiatives que le documentaire a inspirées. Il embarque avec lui son amie Laure Noualhat, enquêtrice de renom sur les fronts de l'écologie et très sceptique sur la capacité des micro- initiatives à avoir un réel impact face au dérèglement climatique. Leur confrontation pleine d’humour les pousse dans leurs retranchements : qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui échoue ? Et si, finalement, tout cela nous obligeait à inventer un nouveau récit pour l’humanité ? »

 

(2) Groupement d’achat, pour favoriser une économie soucieuse du bien commun, respectueuse de l’homme et de la planète, et qui sache faire place à des relations solidaires et équitables, empreintes de gratuité. Cette mission est le cœur et le moteur du Cèdre, sa raison d’être. Elle est inscrite dans les statuts, faisant du Cèdre une entreprise à mission.

 

(3) Association Départementale des Amis et Parents d’Enfants Inadaptés de la Meuse

 

(4) https://www.egliseverte.org/

 

(5) Questionnaire sur nos pratiques écologiques, qui permet de survoler rapidement les différents domaines dans lesquels nous pouvons mener des actions pour la sauvegarde de la Création. C’est donc déjà en soi une liste de suggestions. Il s’inspire en grande partie du label Eco-church, porté par A Rocha au Royaume-Uni.

 

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