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RCF Effondrement de la biodiversité : en Anjou aussi, des centaines d'espèces menacées de disparition
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Effondrement de la biodiversité : en Anjou aussi, des centaines d'espèces menacées de disparition

Un article rédigé par RCF Anjou - RCF Anjou,  -  Modifié le 7 mai 2019
Selon un rapport d'experts rendu ce lundi 6 mai, un million d'espèces sont menacées dans le monde. Hirondelles, rainettes, hérissons... des centaines d'espèces sont en danger en Anjou.
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Un million d'espèces sont menacées d'extinction dans le monde. C'est le constat dressé par le groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité, dans un rapport remis ce lundi 6 mai. Un rapport alarmant, car leur disparition menace la survie même de l'être humain, qui dépend de la nature pour boire, manger, respirer ou se soigner. Cette érosion massive de la biodiversité ne concerne pas seulement des terres lointaines comme la forêt amazonienne. Elle touche aussi le Maine-et-Loire, où des centaines d'espèces sont menacées de disparition.

Des oiseaux menacés par le recul de l'élevage

Selon une étude régionale de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), publiée en 2017, 35 % des oiseaux nicheurs sont en danger dans les Pays de la Loire. Parmi les plus touchées, « les espèces spécialistes des milieux agricoles, comme le chardonneret, le verdier, le bruant jaune », énumère Alain Bertaudeau, le directeur de la LPO en Anjou. Parmi les causes de cette raréfaction, il pointe le recul de l’élevage au profit des cultures, ce qui entraîne une disparition des prairies« On a aussi l’outarde canepetière, un oiseau qui est présent dans la zone de Méron, près de Montreuil-Bellay, et qui dépend vraiment d’un type d’agriculture bien spécifique, et le râle des genêts, un autre oiseau qui dépend des prairies humides, ajoute Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de l’association écologiste La Sauvegarde de l’Anjou. On les a protégées, notamment dans les basses vallées angevines, grâce à des alliances entre des agriculteurs et les associations de protection de la nature. »
 
Mais cette raréfaction touche aussi des oiseaux des villes, comme l’hirondelle ou le martinet, ajoute le directeur de la LPO en Anjou. « Ils ont absolument besoin de bâtiments anciens avec des défauts, des trous dans les murs, ce qu’on trouve assez peu aujourd’hui dans le bâti contemporain », explique-t-il. Par contre, les oiseaux des bois se portent mieux. « On est plutôt sur un moment où la forêt gagne un peu de terrain, donc on a des espèces qui vont un peu moins mal, observe Alain Bertaudeau. On a quelques espèces spécialistes des milieux humides, comme les hérons, qui sont en meilleure santé également. »

Les hérissons victimes de la route

Selon l’étude de la LPO, 33 % des amphibiens sont menacés de disparition dans la région. « Les grenouilles, les crapauds, les rainettes ont souffert de la disparition des zones humides, avec les comblements de mares et le fait qu’il y ait aussi beaucoup d’aménagements urbains sur ces zones humides, qui sont beaucoup moins nombreuses qu’avant », explique Florence Denier-Pasquier. Ils sont aussi touchés par la fragmentation de leur habitat, tout comme les reptiles et les mammifères, « autant d’espèces qui ne s’affranchissent pas de l’occupation du sol, souligne Alain Bertaudeau. Quand on crée une route qui fait une rupture de connexion, on a des populations qui se retrouvent enfermées, qui ne vont pas pouvoir se renouveler, se régénérer, ou qui ne vont pas pouvoir s’étendre. Ou alors elles sont victimes de collision en bord de route ou d’écrasement. » C’est notamment le cas des hérissons.
 
Le directeur de la LPO cite également « la pose d’éoliennes, qui peuvent avoir un impact fort sur les chauve-souris ». Enfin, il ne faut pas oublier les insectes « comme la rosalie des Alpes, un très bel insecte bleu, décrit Florence Denier-Pasquier, dont la disparition dépend de celle des arbres morts, qui est leur lieu de vie. Et ces insectes sont aussi la nourriture d’autres animaux, souligne-t-elle. En fait, l’effondrement de la biodiversité, ce sont des espèces qui sont liées les unes aux autres, comme d’ailleurs l’humain est lié à ces espèces, et le fait qu’une disparaisse, ça entraîne tout un cortège d’autres espèces qui peuvent disparaître à leur tour. »

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