Effectivement dans cette période nous sommes abreuvés de messages qui nous disent ce que nous devons faire ou ne pas faire. Alors comment faire le tri ?
C’est vrai pour chaque personne donc vous pouvez imaginer à quel point c’est vrai à l’échelle d’une organisation comme Apprentis d’Auteuil avec nos écoles, nos foyers éducatifs, nos centres de formation. Je crois que la bonne manière de s’y retrouver c’est d’en parler afin de distinguer ce qui s’impose – comme les gestes barrière, le port du masque dans certains cas – et ce qu’il faut adapter : par exemple la disposition des classes, les règles de circulation dans une école. Et très vite il faut aussi se parler pour se raconter comment ça se passe dans la pratique. Donc devant trop d’informations, il faut se parler pour nommer ses besoins et identifier et s’approprier une solution adaptée.
Ce qui rend ou donne confiance c’est la conscience de faire ce que l’on a à faire ? A Apprentis d’Auteuil, accueillir les jeunes et les familles les plus en difficulté, les protéger parfois des violences qui les entourent, leur donner envie de grandir. C’est notre raison d’être. En faisant cela nous sommes à notre place, nous répondons à l’appel de notre mission. En faisant cela, nous trouvons un antidote à la peur. Pour le dire autrement, je reprendrais une ancienne manière de parler. Autrefois on parlait de devoir d’état pour dire ce qu’il convient de faire dans son état de vie. Faire son devoir d’état voilà ce qui donne confiance.
Ce n’est pas facile de trouver l’énergie. Avec les deux mois de confinement nous avons déjà l’impression d’avoir parcouru de longs kilomètres avec un lourd sac à dos. Et voilà devant nous une côte en plein brouillard qu’il faut attaquer et qui s’appelle « sortie progressive du confinement ». Et d’ailleurs le Premier ministre ajoute que c’est une ligne de crête entourée de précipices.
L’énergie je la trouve dans chaque échange avec ma famille, avec mes collègues de travail. Je la trouve dans toutes les victoires du quotidien : un sourire d’enfant, le témoignage d’un éducateur, une lettre de soutien d’un donateur. Soyons donc attentifs à tous ces signaux parfois minuscules mais qui nous font tant de bien : le chant d’un oiseau, un signe de la main d’un voisin. Et puis au fond donnons-nous à nous même des signes d’encouragement. Nous pouvons nous féliciter du chemin parcouru et de tout ce que nous avons déjà réussi à traverser ! donnons-nous à nous-mêmes l’énergie pour avancer et transmettons-la autour de nous !
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