Tous les mardis de l'été, des visites théâtralisées font revivre l'Hôtel-Dieu de Baugé
C’est une façon ludique de découvrir l’Hôtel-Dieu de Baugé. Tous les mardis de l’été, deux comédiens proposent une visite théâtralisée de cet ancien hôpital. Fondé au XVIIème siècle pour accueillir et soigner les pauvres, l’Hôtel-Dieu a été tenu par des religieuses jusqu'en 1991. Il a fermé ses portes en 2001 pour devenir un musée en 2005. Il revit donc, chaque mardi, le temps d’une visite pleine d’humour.
Les comédiens incarnent Emile et Clotilde, deux guides déjantés au look un peu désuet, qui emmènent maladroitement les visiteurs de salle en salle. Au fil de la visite, ils vont se mettre dans la peau de différents personnages. « On croise des personnages de Molière, un chirurgien un petit peu particulier, des apothicaires, des sœurs… et puis même la Mort ! » raconte Philippe Piot, l’un des deux comédiens.
Un spectacle drôle et émouvant
« Des personnages qui ont existé ou pas, qu’on a plus ou moins inventés, ou en tout cas que les lieux nous inspirent », complète Jeannie Lenglare, l’autre comédienne. Pour écrire ce spectacle, créé en 2014 avec son mari, qui est décédé depuis, tous deux ont travaillé avec des historiens. Ils ont pioché les anecdotes qu’ils voulaient raconter.
« Tout ça de façon plutôt drôle, et en même temps parfois émouvante, tempère Philippe Piot. Ce qui est intéressant, c’est de voir comment des lieux comme ça pouvaient être à la fois des lieux de maladie, de décès mais aussi de joie. Il y a eu des naissances, c’était une maternité pendant longtemps, donc vous voyez, il y a beaucoup d’émotions dans des lieux comme ça. »
« Bienvenue au pays du baby-boom ! » s’exclame Jeannie Lenglare, qui a revêtu l’habit blanc d’une religieuse, en ouvrant la porte de la maternité où une dizaine de poupons emmaillotés se mettent à pleurer. Cela dure jusqu’à ce qu’elle trouve la prise pour débrancher le haut-parleur à l’origine des cris, caché sous une table. Les comédiens entonnent alors une berceuse, reprise peu à peu par les spectateurs.
Pas de barrière avec le public
« Il n’y a pas la scène et le public en face, on est au milieu des gens qui participent à la scène, insiste Philippe Piot. On est vraiment en immersion dans une époque, dans des situations, dans des personnages, ce qui fait que du coup, on apprend plein de choses, mais on les apprend à travers ce que nous racontent les personnages, donc on les entend mieux. »
Déguisé en religieuse, il emmène les visiteurs jusqu’au réfectoire, où les deux comédiens leur servent un bol de soupe à table. Les deux religieuses quittent la pièce, et les deux guides font leur entrée, l’air affolé. « Emile, mais enfin, vous les avez laissés tout seuls ! – Mais je vous ai cherchée partout, Mademoiselle Clotilde ! » Emile questionne : « Alors, vous, vous n’en mangez pas de la soupe ? Ah bah remarquez ça arrive, parfois il y a ceux qui en ont et ceux qui en voudraient qui n’en ont pas… »
Ecouter le reportage :
Le retour des guides marque la fin de la visite, au bout d'une heure et demie. « Après cette pièce, il n’y a plus rien, c’est le néant, le vide sidéral », déclame Clotilde, l’air dramatique. « Et en faisant des recherches historiques, on n’a rien trouvé sur le néant », conclut Emile. La visite se termine sous les applaudissements. De la cuisine à l'apothicairerie, en passant par la chapelle ou la salle des malades, les visiteurs auront découvert l'Hôtel-Dieu sans voir le temps passer.
Les visites théâtralisées de l'Hôtel-Dieu de Baugé ont lieu tous les mardis de l'été, à 10 h 30. Elles coûtent 12 euros, 6 euros pour les moins de 16 ans, et il faut réserver auprès du château de Baugé. Emile et Clotilde font aussi visiter le château, les lundis et mardis à 15 h 30, et le tribunal, le lundi soir à 20 h 30, pour le même tarif.
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