Pâques : d'où vient la tradition de l'agneau pascal ?

À Pâques, jour où les chrétiens fêtent la résurrection du Christ, la tradition est de déguster de la viande d'agneau. L'agneau pascal est même le plat par excellence du dimanche de Pâques.

L’agneau pascal, le plat de Pâques par excellence

Comme Noël, Pâques est une fête qui s’est sécularisée. Croyants ou non, il n’est pas rare que l’on célèbre Pâques en famille. Et tout comme la tradition des cadeaux de Noël, celle des chocolats de Pâques perdure. On n’oublie pas de cacher des œufs dans le jardin ou la maison pour que les enfants en remplissent leur panier. Et cette fois, pas de Père Noël mais des cloches venues de Rome, qui se sont tues depuis le Jeudi saint, sont passées déposer les œufs… 

Véritable tradition culinaire, le gigot d’agneau à Pâques est un peu comme le chapon ou la dinde de Noël. Qui n’a pas en mémoire l’odeur d’un fumet qui se répand dans la maison à mesure que le plat cuit au four ? C’est que le gigot d’agneau, une viande particulièrement raffinée, doit cuire longtemps, parfois jusqu’à sept heures, pour être parfaitement tendre. On peut toutefois préférer le carré d’agneau, l’épaule ou la souris, moins longs et plus faciles à préparer.

L’agneau de Pâques, depuis les temps… bibliques !

La tradition de l’agneau pascal trouve ses origines dans la Bible. Alors que le peuple hébreu est retenu en esclavage en Égypte, Dieu, qui veut libérer son peuple, dit à Moïse de sacrifier des agneaux. Et, avec leur sang, de tracer une marque sur les portes des maisons des Hébreux. 

 

"Vous prendrez un agneau ou un chevreau… Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera."
Ex 12, 5-7

 

Dieu, qui s’apprête à frapper l’Égypte, explique qu'il épargnera les maisons marquées par le sang de l’agneau. "Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur." (Ex 12, 11) Ainsi, l’agneau est-il vu comme l’animal dont le sacrifice est étroitement lié à la sortie d’Égypte. Plus largement, il est le symbole de la libération.

 

 

Jésus, l’agneau de Dieu

Dans le Nouveau Testament, Jésus est présenté par Jean-Baptiste comme "l’agneau de Dieu". "Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde »" (Jn 1, 29) La figure de l’agneau revient souvent dans le Livre de l’Apocalypse. "Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups" (Lc 10, 3) dit Jésus à ses disciples, au moment de les envoyer pour annoncer l'Évangile.

L’image de Jésus agneau, animal doux et vulnérable, est celle de la victime innocente que l’on sacrifice pour expier les fautes des humains. C’est ainsi que les chrétiens interprètent la mort de Jésus sur la croix. Il est pour eux le Messie qui a accepté librement de connaître le pire de la condition humaine. Croire à la résurrection de Jésus c’est croire que par son amour, Dieu a vaincu le mal et la mort.

Si le symbole de l'agneau pascal est puissant dans la religion chrétienne, déguster de la viande d'agneau relève d'une tradition et non d'une obligation rituelle. Pour les chrétiens en effet il n'y a pas d'interdits ou d'obligations alimentaires. De plus en plus de chrétiens privilégient une nourriture végétarienne durant le Carême et il est possible de faire un repas de Pâques vegan.