La basilique Notre-Dame de Basse-Wavre (Belgique) connaît une particularité : la châsse contenant les reliques est ouverte tous les 25 ans. On y retrouve la présence de nombreux saints. Mais quels sens ont les reliques de nos jours ?
Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque du diocèse de Liège et historien de formation, nous explique dans cette émission le développement du culte des reliques dans l'Histoire de l'Eglise de ses débuts à nos jours.
Des tibias, des mâchoires, des morceaux d'habits, un morceau de bois ou d'autres reliques étaient exposées durant 10 jours à Notre-Dame de Basse-Wavre avant que la châsse les contenant ne soit refermée...pour 25 ans ! Que penser de ces parties de corps découverts dans les catacombes romaines ou à travers l'Europe ?
Une relique qui ne serait pas authentique peut très bien être source de témoignage de la vie d’un saint ou le signe d’une dévotion.
Qu’en était-il aux premiers siècles ? Il faut préciser que la vénération des reliques est une pratiques commune à toutes les religions. Dans le christianisme, le développement a commencé au 2e siècle par les fouilles des catacombes romaines. Mais le véritable essor atteint son apogée au 4e siècle et va se poursuivre durant des siècles, jusqu'aujourd'hui. C'est avant tout une pratique populaire qui a fini par s'institutionnaliser grâce à l'Eglise.
En Europe, le corps de Saint Martin, soldat romain mort aux environs de 397, était très vénéré. En venant sur son tombeau, les fidèles pensaient être guéris comme de son vivant par son charisme reconnu de thaumaturge.
Clovis lui-même en avait fait son saint patron. Il prit la cape de saint Martin qui se surnomme “capella”, qui donna le vocable "chapelle", qui peut se traduire comme "une petite tente dans laquelle on mettait une relique de saint". Ce sera le point de départ d'un foisonnement de chapelles à travers l'Europe chrétienne.
La vénération est avant toute chose une pratique qui doit nous amener à nous rapprocher de Dieu, par la conscience de voir sa puissance se réaliser par l’entremise des reliques. Les reliques ne peuvent pas se vendre ; les communautés religieuses à qui elles se donnent doivent faire preuve de générosité et de partage.
Le domaine des reliques ne s'organise pas sans hiérarchie. Basse-Wavre est un cas d'école très intéressant ! Tout d'abord, il y a les reliques de martyrs, puis les reliques de saints qui authentifient la pratique de la foi dans nos régions et enfin les reliques dites christiques, donc liées à la personne du Christ ou aux personnes ayant vécu la vie de l’Eglise primitive. En général, celles-ci nous sont parvenues par l'intermédiaire des Croisades.
Faut-il continuer à développer ce culte ? Les réponses de Monseigneur Delville sont à retrouver dans ce podcast !
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