RCF est partenaire de L'école de la vie, qui sort en salles demain. Un très joli documentaire de la réalisatrice chilienne Maite Alberdi, qui raconte le quotidien d'adultes porteurs de trisomie 21. Avec délicatesse il parle des rêves de ces jeunes gens, ne cache rien des difficultés et interroge leurs limites. Comment quitter sa famille, devenir autonome, vivre l'amour, s'installer en couple quand on est trisomique ? Le film sort en salles quatre jours avant la Journée nationale de la trisomie 21, le 19 novembre 2017.
Anita, Rita, Ricardo et Andrès forment une bande de copains trisomiques qui partage les bancs de la même école depuis 40 ans. Mais ils aspirent à une autre vie. Ils voudraient juste pouvoir faire comme tout le monde : être autonome, gagner de l’argent, se marier, fonder une famille. Bref, qu’à plus de 50 ans, on ne les considère enfin plus comme des enfants ! Mais est-ce que l’école de la vie leur permettra de réaliser leurs rêves ?
"Une approche très humaine", résume Thierry Zoumara. Pour le président de l'association Trisomie 21 Paris, lui-même père d'un enfant handicapé, le film montre que la personne handicapée est vue comme une personne avant d'être vue comme trisomique. Il note là "un grand décalage" dans la perception du handicap entre la France et le Chili où a été tourné le documentaire. En France, "on a une grosse politique handicap" mais on a tendance à mettre les gens dans des cases. On a beau vouloir bien faire, on s'intéresse à la question dans vraiment la comprendre.
Maite Alberdi a cette faculté de filmer la vie dans toute sa gravité, avec un regard plein de malice. Son dernier film, "La Once" (2015), racontait ces réunions autour d'un thé de grands-mères à Santiago qui parlent politique et sujets de société. Comme le dit Denis Vaslin, le co-producteur du film "Maite Alberdi arrive à manier le drame et la bonne humeur dans un même film". Il faut donc aller voir "L'École de la vie", pas seulement parce que c'est un film qui respire la joie, mais aussi parce qu'il oriente le regard sur l'humain, la personne, l'individu, au-delà du handicap. Tous les adultes que l'on rencontre en effet dans le film sont porteurs de trisomie. Mais tous n'ont pas la même trisomie.
Les enjeux de ce changement de regard sur la trisomie sont en réalité considérables : combien de parents d'enfants handicapés se sentent incompris du reste de la société ? "Il faut s'intéresser à la vie des familles, à leurs difficultés, à la persone et comment elle évolue", insiste Thierry Zoumara. Sans compter l'inquiétude chez beaucoup de parents, que va-t-il advenir de leurs enfants quand ils ne seront plus là ? Aujourd'hui l'espérance de vie des personnes porteuses de trisomie 21 est autour de 60 ans. Il y a 30 ans, elle n'était que d'une vingtaine d'années.
Poser un regard sur la personne et non sur le handicap, c'est d'ailleurs l'une des particularités des communautés de L'Arche, fondées par Jean Vanier. Dans chaque communauté vivent des personnes avec un handicap - tout type de handicap - et des accompagnateurs. Une cohabitation bénéfique à tous car elle encourage la rencontre au-delà du critère avec ou sans handicap. "À l'Arche il y a des personnes avec des handicaps très différents, explique Véronique de Pracomtal, c'est pour ça qu'on a des communautés tellement riches et tellement gaies."
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