La greffe de moelle osseuse

La greffe de moelle osseuse, qui peut s’adresser à des adultes comme à des enfants, reste encore bien mystérieuse pour la plupart d’entre nous. Elle est maintenant de mieux en mieux maîtrisée grâce aux chambres stériles et aux traitements anti-rejet. Pour nous expliquer pourquoi et comment se pratique une greffe de moelle, « Notre Santé » reçoit le Professeur Noël Milpied, Professeur d’hématologie à l'hôpital du Haut Lévèque à Bordeaux, qui a été l'un des pionniers des greffes de moelle en France et, pour nous donner le point de vue de la patiente, Karine Celhay, professeur des écoles de 43 ans, qui nous raconte  l’histoire extraordinaire de son parcours de soins et de sa véritable re-naissance.

A écouter au micro de Dominique Jaubert sur RCF Bordeaux le mercredi 9 novembre 2016 à 11h30, rediffusion samedi 12 à 11h00  puis en podcast ci-dessous.

La moelle osseuse est un tissu situé dans nos os et en contact permanent avec le sang, chargée de fabriquer en permanence de nouvelles cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) en remplacement de celles qui ont terminé leur vie et sont détruites dans la rate. Elle n’a rien à voir et ne doit pas être confondue avec la moelle épinière qui est un tissu nerveux situé dans la colonne vertébrale.

La greffe de moelle osseuse s’adresse à des personnes atteintes de maladies graves du sang et de la moelle, en particulier des leucémies. Le 17 septembre dernier, c’était la journée du don de moelle osseuse et, à cette occasion, l’Agence de la biomédecine avait lancé une campagne pour souhaiter un joyeux anniversaire à toutes les personnes greffées et promouvoir le don de moelle osseuse.

La greffe de moelle osseuse consiste à détruire par une chimiothérapie lourde la moelle malade et de la remplacer par une moelle saine provenant d’un donneur compatible. La durée du séjour en chambre stérile dépend de la vitesse à laquelle les cellules greffées parviennent à s’implanter dans la moelle du receveur et à reprendre leur fonction de fabrication de cellules sanguines normales. Pendant cette période qui dure quelques semaines, le patient n’a pas de défenses immunitaires, ce qui explique la nécessité d’un environnement protégé contre les infections, et peut avoir besoins de transfusions sanguines pour compenser son manque de plaquettes ou de globules rouges. 
Dans la période post-greffe, il peut y avoir des complications dues à la réaction des cellules immunitaires du donneur qui considèrent comme étrangères et attaquent les cellules normales du receveur : c’est la réaction du greffon contre l’hôte qui nécessite des traitements immunosuppresseurs.
    
Qui dit greffe dit donneur compatible. Si l’on a des frères ou des sœurs, la chance d’avoir un donneur familial compatible est de 1 sur 4. Sinon, en dehors de la famille, la possibilité de compatibilité n’est que de 1 sur 1 million. Il faut donc un typage tissulaire de la personne malade, le même typage pour sa famille et un fichier international que l’on peut interroger pour chercher un donneur. On l’a compris, plus il y a de volontaires dans le fichier, plus les médecins ont des chances de trouver un donneur pour un malade. Toute personne de moins de 65 ans peut donner sa moelle osseuse, on peut s’inscrire sur le fichier jusqu’à 60 ans en contactant l’Agence française de la biomédecine. Le don est, bien sûr, anonyme et gratuit.