Jules Ferry, un modéré que la France a haï (suite)
On lui doit l'école gratuite obligatoire et laïque, la liberté de la presse, la liberté d'association, la liberté syndicale ou encore l'élection des maires. Jules Ferry, dans les six années où il a été au pouvoir par intermittences entre 1879 et 1893, "a tissé l'essentiel de notre vie quotidienne". Mona Ozouf lui a consacré un essai en 2014, "Jules Ferry - La liberté et la tradition" (éd. Gallimard), où elle souligne un paradoxe: si ce qu'il a institué est aujourd'hui devenu "invisible à force d'évidence", Jules Ferry a été l'homme le plus haï de son époque.
l'homme que la France haïssait...
Ce titre, "homme qui a fait la France", Jules Ferry le mérite sans l'ombre d'un doute pour l'historienne Mona Ozouf. Et pourtant, l'acharnement contre lui est allé jusqu’à une tentative d’assassinat, qui lui coûtera sinon la vie du moins la santé.
Jules Ferry (1832-1893) a cristallisé contre lui deux oppositions principales. Lui qui a été tour à tour ministre de l'Instruction publique, président du Sénat ou encore président du Conseil des ministres, a eu à faire d'abord à une opposition conservatrice, déchaînée contre les lois scolaires en particulier. Et à une opposition du parti radical, notamment au sujet de l’entreprise coloniale.
... était Un modéré
Une vie "assez dramatique", finalement. Mais une vie qui a ceci d'étrange, considère Mona Ozouf, que ces contestations, violentes pour la plupart, ont visé un homme "profondément modéré". C'est ce contraste-là, entre une opposition féroce et un homme "de transaction" et "de conciliation", qui est passionnant à observer pour un historien!
Emission enregistrée en décembre 2014
RCF vit grâce à vos dons
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !