Chaque année, nous consommons près de 6 000 tonnes de quinoa dans l’hexagone. La France est devenu le deuxième importateur au monde après les Etats-Unis. Si l'essentiel de la production se concentre au Pérou et en Bolivie, le quinoa a été importé en Anjou sous l'impulsion de Jason Abbott, ingénieur agronome originaire du Tennessee.
"C'était un défi" pour l'expatrié américain, mais il avait tout de même "une place à occuper" dans le secteur. L'ingénieur s'est basé sur des travaux déjà effectués aux Pays-Bas dans le même domaine. La culture du quinoa existait déjà depuis "des siècles" mais de façon anecdotique en France et en Europe, selon Jason Abbott.
Avant de se lancer Jason Abbott a voyagé, notamment en Amérique du Sud pour recontrer les experts de la culture du quinoa. Pour celui qui a fait sa carrière dans l'expérimentation de nouvelles variétés de semence, le quinoa s'est imposé, car la consommation s'est mise à augmenter au moment où il s'est installé.
L'intérêt de Jason Abbott pour le quinoa est aussi lié à son histoire personnelle : en effet, sa fille a développé une intolérance au gluten, et cette plante lui a été conseillée par sa nutritionniste. L'alimant étant facile à cuisiner, l'ingénieur le voit comme une alternative au riz et aux pâtes.
Le choix de l'Anjou a été "logique" pour adapter la culture au sol français. La douceur du climat angevin évite le passage aux extrêmes qui auraient rendu difficle la culture du quinoa. Aujourd'hui, le site du Maine-et-Loire est le "seul endroit en Europe où l'on peut parler de filière organisée digne de ce nom", et qui permet une commercialisation à grande échelle.
Il y a aujourd'hui près de 300 agriculteurs qui participent à la filière angevine du quinoa, et qui produisent environ 2000 tonnes de quinoa par an, soit environ un tiers de la consommation française. Le quinoa est facile a adapter à l'alimentation française et très intéressant d'un point de vue nutrionnel selon Jason Abbott.
Il est aussi important de diversifier l'agriculture française, puisque comme le rappelle Jason Abbott, une agriculture trop peu diversifiée n'est pas bonne pour l'environnement et pour "la santé du terroir".
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