Bordeaux
Épisode 3 : Au départ des vignes des Graves
Pour ce troisième épisode de “Boire la Bible dans le bordelais”, Marie-Aude Henneresse et ses chroniqueurs poursuivent la balade dans un autre terroir viticole de Gironde. Sur les sentiers de Saint Jacques de Compostelle, cheminant entre la forêt landaise et sur les rives de la Garonne : bienvenue au départ des vignes des Graves !
Après la découverte des spécificités de ce terroir, nous admirerons le Château des Antonins et l'Abbaye du Rivet, qui s’y nichent, et ont servi d’inspiration à une gravure en laiton dans l'église Saint Rémi de Bordeaux. À côté de la gravure, des mosaïques qui sont accrochées dans cette église nous délivrent un message biblique que son curé nous dévoilera.
Dans cet épisode, mêlant histoire, spiritualité, vignoble et terroir bordelais, le Tau des franciscains, emblème de l'Ordre de Saint Antoine guidera nos pas. Un jeu de piste agrémenté de musique.
LE TERROIR
Nous voici donc, avec Marie-Aude Henneresse et son premier chroniqueur dans le pays des Graves, continuité du Médoc, notre première étape de ce voyage auditif. Sur la rive gauche de la Garonne, aux portes de la forêt landaise, cette région viticole est située au sud de Bordeaux et se prolonge jusqu’à Mazères, petit village environnant de la ville portuaire de Langon.
Les pins s'élèvent et surplombent les rangs de vignes sur les sentiers, respirant l’air frais de l'emblématique fleuve aquitain. Cette terre viticole abrite de nombreux crus classés. Berceau du vignoble bordelais, le paysage des Graves abrite le château de la Brède, domaine de Montesquieu. Le philosophe résume ce pays avec excellence : “L’air, les raisins, les vins des bords de Garonne et l’humeur des Gascons sont d’excellents antidotes à la mélancolie.”
Les spécificités de cette terre et de son vin sont expliquées par l’œnologue et ingénieur agronome Franck Dubourdieu. Les trésors de son sol, l'histoire de la séparation entre les deux appellations, ainsi que l’archétype du goût de ces vins nous sont présentés durant cette première partie.
“On dit que la vigne joue à cache cache avec la forêt landaise qui est toujours proche d’elle” Franck Dubourdieu.
“Graves est une zone géographique, mais au niveau des appellations, elle a été divisée en deux”, commente l’œnologue sur l’histoire des appellations distinctes de ce vignoble. “Il y a deux entités bien précises, et c'est l'entité Pessac-Léognan, (au nord, ndlr) qui porte les crus classés”, souligne-t-il. Au sud du pays, les bouteilles portent donc le nom du territoire, “Graves". En effet, dès 1987, André Lurton, propriétaire de crus classés à Pessac-Léognan, s’est dit que le nord du territoire devait s’isoler de l’appellation “Graves” car, “les sols sont moins qualitatifs dans le sud que dans le nord de l'appellation, nous apprends Franck Dubourdieu. Et surtout, dit-il, ne portent pas de crus classés (...) Il a obtenu que l'INAO, l'Institut National des Appellations d'Origine, coupe cette région viticole en deux.”
Par la diversité du sol, constitué de silice et de quartz, la terre des Graves accueille divers cépages familiers des terroirs de la région. Ce sol présente “des ressemblances avec celui du Médoc. Il n'a pas tout à fait les mêmes terroirs, poursuit-il, parce que les dépôts de Graves dont nous avons parlé pour le Médoc sont moins épais, plus épars."
Les ceps de Cabernet Sauvignon, grâce aux dépôts de gravier, peuvent ainsi pousser sur cette bande de terre côtoyant la Garonne et les pins landais. Et, s'y ajoute, bien sûr, le Merlot et le Cabernet Franc.
L’archétype de la dégustation de ces vins ? “C'est très difficile, continue Franck Dubourdieu. Parce que vous avez autant de participation de goûts, que de crus au sein même d'une appellation.”
“La participation du Cabernet Sauvignon, poursuit-il, donne à la fois des arômes de cassis qui sont très typiques, et qui donnent en bouche cette impression de force et de puissance.” Libérés lors de la vinification du vin, le tanin est une substance provenant de la peau et des pépins de raisins rouges. Puissant antioxydant, c’est cet élément naturel qui donne cette saveur fruitée et prononcée aux crus de Graves, avec, “une certaine équivalence au goût des vins du Médoc”.
Du blanc sec dit doré, du vin rouge rubis au noble pourpre, les terres de Graves sont riches en goûts et en couleurs !
LA GRAVURE
Le village rustique de Pondaurat, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bordeaux, est rivé sur les berges d’un cours d’eau traversant ce village médiéval de 500 habitants. Immergé entre les vignes, le Monastère des Antonins et son château y sont fondés au XIIIe siècle de notre ère.
Non loin, entre Langon et Bazas, le village d’Auros, ancienne baronnie, abrite l’un des plus anciens monastères de France : l’Abbaye cistercienne du Rivet, bâtie au VIIIe siècle, bien avant d’abriter l’écho des prières bénédictines.
Ces deux édifices médiévaux ont inspiré à Frédéric Clanet, le deuxième intervenant de cet épisode, une gravure dorée, accrochée sur l'un des piliers de l'église Saint Rémi à Bordeaux. Nous voici devant, dans cette église, avec Marie-Aude Henneresse et notre graveur pour décrypter cette gravure sur une plaque en laiton.
La croix en Tau, symbole de l'Ordre de Saint Antoine, est découpée en plein centre de la plaque scintillante. La signification particulière de cette “croix latine stylisée”, fil conducteur de ce podcast, est expliqué concrètement plus loin dans l’article. Le Père Francis Aylies, curé de l’église Saint Rémi, nous apportera des précisions sur cette lettre éponyme, précieux symbole messianique.
L'Ordre de Saint Antoine le Grand fût présent dans le monastère de Pondaurat depuis sa construction, dès le XIIIe siècle. Un gîte hospitalier accueille encore les pèlerins sur la voie de Vézelay et cheminant sur les sentiers de Compostelle. Des bâtisses d'époque abritent le souvenir lointain et contemplatif des moines antonins. Est accoudé à cet actuel château, un moulin, une église et un pont de pierre qui enjambe la Bassanne, rivière dont le cours sinue paisiblement entre les terres langonnaises. Incrusté dans la pierre de ces bâtiments disséminés dans Pondaurat, notre Tau est la figure centrale de la plaque que nous contemplons.
Fondateurs du principe de l’hospice, les antonins soignaient les maladies de peau, la lèpre, ou encore l'ergotisme, avec des onguent et un vin aromatisé de plantes, le Saint Vinage.
Le T est le symbole de l’Ordre, rappelant sans doutes la béquille soutenant les infimes, et évidemment, la Croix, comme nous l’exprime Frédéric Clanet dans cet épisode.
Dans l’équilibre du “plein art du laiton”, notre graveur joue sur les formes et le fond pour faire ressortir ce Tau qui s’illumine au milieu de la gravure : “Ici, c’est le vide qui matérialise sa forme”.
Sur la plaque, au pied de ce T en croix est façonné “un détail de l’actuel château qui est le mur de la chapelle nous venant de l’ancien couvent”, dit l’artisan. Une double baie romane en arc brisé est dessinée à sa gauche, “soulignée d'arcatures très finement ciselées, et d’un vitrail quadrilobée”, détaille le graveur sur sa création.
Vitrail quadrilobée, un terme bien savant. “En dessous de l’arcature, nous explique Frédéric Clanet, nous voyons un vitrail qui est formé de quatre demi-cercles qui s'emboîtent. C’est cette forme que nous appelons quadrilobée.”
“Il y a une vraie filiation entre l’adaptation des thèmes qui viennent des éléments architecturaux” Frédéric Clanet.
Frédéric Clanet, sur la route des Graves, à fait étape à huit kilomètres du village de Pondaurat, pour visiter ensuite l'Abbaye Sainte Marie du Rivet qui orne aussi la plaque dorée de laiton de l’église Saint Rémi.
Nichée dans le village bazadais d’Auros, l’abbaye rurale et active accueille des retraites spirituelles, où l’on peut acheter des productions locales.
Cette gravure “fait partie d'un ensemble de petites œuvres placées comme des ex-voto sur les piliers de l'église Saint Rémi”, ajoute notre artiste. Les explications approfondies de Frédéric Clanet sur son œuvre, avec Marie-Aude Henneresse, sont à retrouver dès la septième minute de ce podcast.
LES MOSAIQUES ET LA THÉMATIQUE
La promenade continue avec le Père Francis Aylies et Marie-Aude Henneresse dans l’église Saint Rémi de la Vigne. Curé de cette église bordelaise, il nous révèle les aspects spirituels des mosaïques choisies pour illustrer le fil conducteur de ce podcast : le Tau des franciscains, qui est figuré sur chacune. Ces mosaïques sont en lien avec quelques chapitres de l'Évangile selon Saint Jean que nous allons découvrir.
Au cœur de la première mosaïque, figure un Tau orangé et brunâtre. Il couvre la majeure partie de l'espace. Sur ses bras robustes, se déploient des sarments qui semblent danser tout autour. Deux feuilles de vigne, d’un vert émeraude, s’épanouissent de chaque côté de cette croix en T. Ce qui semble être une nuée, une vague pigmentée d’azur et de bleu nuit flotte doucement derrière cette croix imposante. Une légère touche argentée paraît en son centre où l'œil prend plaisir à se poser. C’est la mosaïque “Le Cep et les Sarments”. Le Tau des franciscains y est grandiosement incarné.
“Le mosaïste donne vraiment de l’ampleur, de la vie à ces feuilles de vignes” Père Francis Aylies.
Le TAV, le Tau grec, est la dernière lettre de l'alphabet hébraïque. Son aspect significatif à un plus d’un sens. Symbole du dernier jour, Jésus dira “Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier” (Ap 22, 13), et, “le Tau en hébreu, commente le Père Francis Aylies, c’est l’Oméga, c’est la fin de toutes choses.” Ici, gravé pour imager le glorieux emblème de la croix, le Tau est illustré comme un cep. Adoptée par les antonins ainsi que par l’Ordre des Frères Mineurs, les franciscains, l'origine de cette croix symbolique prend racine bien plus tôt, durant l'Antiquité.
Particulière à l’Ancien Testament, la croix de Tau est la signature de l'élection divine, de l'appartenance à Dieu. Le chapitre neuf du livre d’Ézéchiel fait allusion à cette lettre riche de sens : “Passe au milieu de la ville et fait une marque, un Tau sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent” (Ez 9, 4). “Nous sommes marqués de ce signe de Dieu, commente le Père Francis Aylies. Parce que nous sommes relevés, nous sommes sauvés."
C’est également la marque frontale décrite dans le livre de l'Apocalypse : “Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu.” (Ap 7, 3).
“Le Tau c’est l'appartenance au Christ, l’appartenance à Dieu. C’est très beau car c’est une croix ou l'on sent que c’est notre corps lui-même, qui est mis en croix.” Père Francis Aylies.
Les couleurs ont été adoptées avec réflexion : le orange, image Jésus déclarant la résurrection, comme le souligne le curé de l’église Saint Rémi : “le Christ est toujours avec un élément orange transparent, pour signifier que Jésus, quand il parlait, annonçait la résurrection”. Quant aux fragments bleus entourant le cep, c’est la présence de Dieu en tant que vigneron. “Nous ne pouvons pas représenter Dieu, poursuit le Père Francis Aylies, mais nous avons mis une forme comme une présence bienveillante.”
Les explications du Père Francis Aylies sur la mosaïque “Le Cep et les Sarments” sont à retrouver à partir de la dixième minute de ce podcast. Continuons maintenant avec une seconde mosaïque, en lien étroit et profond avec ce Tau chargé de sens et d’histoire.
Le décor commence à gauche par un demi Tau, coupé dans sa largeur. Il reprend les couleurs de la mosaïque précédente, le orange et le brun, esquissant un cep. Des branches multiples s’entrelacent et s'élancent jusqu’à la droite de l'œuvre. Au pied du Tau, un arbre mort, sans fruits, se consume sous les flammes d’un brasier aux couleurs ardentes.
Neuf grappes nuancées de rouges somptueux et profonds sont soutenues par les sarments émanant du bras du Tau. Continuité de la mosaïque précédente, elle s'intitule “Porter du Fruit”. Le Père Francis Aylies nous l’analyse.
“Autour du cep jaillissent les sarments (...) il y a un point de jonction qui fait que nous sommes en Dieu, et Dieu est en nous, comme le cep est dans le sarment, et le sarment dans le cep.” Père Francis Aylies.
“Demeurez en moi, comme je demeure en vous.” (Je 15,4) : ce verset écrit par Saint Jean résume promptement l'œuvre. Le cep, figuré par le Tau, est une image de Dieu ; nous, chrétiens, sommes l’image des sarments qui émanent de son tronc ; distincts, différents de Lui, pourtant provenant de son arbre et portant ses fruits.
Les neufs grappes de raisins sont une délicate référence aux neuf fruits de l’Esprit, écrits dans l'Épître aux Galates : l’amour, la joie, la paix, la bonté, la patience, la bienveillance, la fidélité, la douceur, et, la maîtrise de soi. (Ga 5, 22).
Le cep prenant feu est lui un arbre stérile. Il est consumé, aucun de ses fruits ne bourgeonnent sur ses ramures. Il est infertile spirituellement. Cette mosaïque nous apprend, comme nous le dit le Père Francis Aylies que “nous avons une vocation humaine à porter du fruit de l'abondance.”
Cette mosaïque est inspirée du chapitre quinze de l'Évangile johannique.
Passons maintenant à la dernière mosaïque présentée dans cet épisode. Une pause musicale à découvrir, dès la dix-huitième minute, renvoie à la thématique abordée.
Il est là, au centre de la mosaïque, étendu sur sa croix, au cœur de sa passion. Les mêmes couleurs que le Tau et le cep, vu précédemment, l’orange et le brun, l’habillent. En hauteur, le soleil et la lune, voilés, couverts de nuages grisonnants de noir, l’entoure.
Sous les deux astres, deux personnages s’agitent dans cette représentation du Christ en croix. L’un en jaune, à gauche, tend une lance. L’autre, vêtu de vert, portant un casque et une ceinture grise, tend son bâton vers le Seigneur. Un petit tonneau amoncelé de rouge est posé à ses pieds.
C’est la dernière mosaïque présente dans cet épisode, la mosaïque intitulée “La Croix”, interprétation du chapitre 19 de l'Évangile selon Saint Jean : le centurion abreuvant Jésus de vinaigre.
“Voilà l'espoir auquel il faut s’accrocher dans les moments difficiles de l’histoire : il y a toujours quelqu'un qui vient avec bienveillance pour nous réconforter. C’est le regard que nous devons avoir.” Père Francis Aylies.
La croix n’a plus la forme caractérielle du Tau, et pourtant, les couleurs choisies l'évoquent encore ; “Nous avons fait le choix que le Tau, dit notre curé, représente Jésus d’une manière symbolique. Donc la couleur du Tau se retrouve dans le personnage du Christ crucifié sur une croix, qui a la même couleur qu’un cep.”
C’est un appel à l’espoir, à la conviction en la bonté d’un homme, ici le centurion romain, qui abreuve le Seigneur dans sa souffrance. “Soit nous sommes catastrophés par la scène, soit, au milieu de cette scène, nous voyons un miracle de celui qui était là pour le mettre à mort."
Le second personnage, “c’est celui qui va transpercer le côté de Jésus, qui permettra de lui que se dégage la grâce, les sacrements, l’eau et le vin”, poursuit le Père.
C’est le don de vie au plus haut point, véritable, exemplaire. Notre Seigneur, pressoir du Christ, où son sang et son eau jaillissant de sa côte, nous sont donnés pour une vie auprès de Dieu.
Nous terminons par les paroles du Père Francis Aylies sur le don de vie : “En langage théologique et mystique, le don de la vie, c’est comme une grappe de raisin. Qui accepte d'aller au pressoir. Être pressé, donc mourir. Il n’y a plus de grappe, mais la grappe donne son jus, qui donne le vin de la joie.”
Le Tau, cette lettre cruciale, est un symbole de la toute-présence de Dieu dans nos vies. C’est la Parole révélée contenue dans une seule lettre. C’est l’union à Dieu en tant que cep, et nous, sarments, portants les fruits de l’Esprit. Incrusté dans la pierre, gravé sur une plaque, signature de Dieu sur nos fronts, c’est la marque de notre salut.
Quatrième escale de ce voyage : Saint-Émilion ! Un article vous attend pour illustrer ce podcast de cette joyeuse promenade viticole du bordelais. Marie-Aude Henneresse, Franck Dubourdieu, Frédéric Clanet et le Père Francis Aylies, poursuivent l’aventure avec nous. Les remparts en ruines seront le fil conducteur dans le quatrième épisode de “Boire la Bible dans le bordelais”. À écouter, et lire, sans modération.
J'en profite pour rappeler à nos lecteurs que les mosaïques sont à retrouver en photos et en explications détaillées sur le site Saint Rémi de la Vigne. MOSAIQUES | Saint Remi 4 (saint-remi-de-la-vigne.com)
BONUS : LES COULISSES DE LA CRÉATION DU PODCAST
Pour chacun des articles, retrouvez un bonus inédit sur la réalisation de ce podcast, commentée par Marie-Aude Henneresse, directrice de RCF Bordeaux.
Aujourd'hui, le bonus est de découvrir le texte qui a servi à la promo antenne quand le podcast a été déposé sur la grille d’été 2023. Une promo antenne, c'est trente secondes pour donner envie à l'auditeur d'être à l’écoute à un jour et un horaire précis pour découvrir le nouvel épisode. Le voici :
L’été. Quand un curé, un graveur, un œnologue et une directrice de radio se retrouvent au départ de l’église Saint Rémi à Bordeaux, ça donne un podcast culturel et spirituel enivrant. “Boire la Bible dans le bordelais”, c’est un podcast original cet été sur les ondes de RCF Bordeaux. Retrouvez-nous le vendredi à 11h30 ou 17h30, ou le samedi à 17h, ou le dimanche à 10h30. Et bien sûr en réécoutant sur rcf.fr et l’appli RCF aussi souvent que vous le souhaitez !
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