Eglise de Troussey : un édifice médiéval surprenant, un refuge pour les habitants

1)Le coup de coeur des visiteurs

 

Le maire, Daniel, Etienne et le curé

Alain Guillaume, le Maire, a repéré un Vitrail avec Troussey et son église en arrière-plan et admire la beauté de l'ensemble de ces vitraux. Le père Benjamin HOUNGLA est très heureux de retrouver sur un vitrail le saint patron des prêtres en la personne de Jean Marie Vianney, le saint curé d'Ars. Stéphane Henriot, tailleur de pierre est ravi de découvrir, dans les combles de l'église, des marques lapidaires ,qui ont été gravées au XIIIe siècle en chiffres romains. Daniel Laurent, qui conduit les visites, aime toujours gravir les escaliers qui mènent aux combles aménagés durant les temps troublés.

 

2) Histoire de Troussey et de l'église 

Discussion dans les combles

On parle déjà de Troussey au 8 ème siècle au temps du roi Dagobert. Le bourg dépend du chapitre de Toul. Au XIIème siècle, Viard de Gondrecourt déclare la guerre aux religieux et brûle l'église où  250 personnes s'étaient réfugiées.

Daniel  précise que  les troubles vont entraîner l'élévation du choeur et de la nef de 2 m. En 1585, avec les guerres de religion et l'invasion des troupes protestantes : 2 étages sont édifiés côté sud. Et avec la guerre de 30 ans, c'est le côté nord qui est surélevé. Les habitants de Dommartin aux fours (hameau disparu) vinrent s'y réfugier.

La visite est donc exceptionnelle. "il faudra prévoir une échelle de ce côté"lance Daniel en taquinant son successeur. On voit que le site a été habité, nous admirons un conduit et des niches d'une cheminée, le percement d'un puits et un système d'écoulement des eaux.

Stéphane nous fait contempler les 2 fenêtres de tir, les 7 archères dans les étages de défense et également les corbeaux pour mantelets (en bois pour protéger les tireurs)

A noter que le clocher a été déplacé en 1683

 

3) l'intérieur de l'église :

Vitrail de St Laurent Martyr

Une belle acoustique nous incite à nous approcher du choeur.

Le père Benjamin remarque St Nicolas le patron des lorrains, entouré de Saint Eloi et de St Jean (probablement le Baptiste). Dans l'abside, un beau vitrail de la vie de St Laurent diacre qui osa affirmer face au préfet romain que le véritable trésor de l'église : "Ce sont les pauvres".

Notre guide précise que l'autel, au retable baroque, provient sans doute de l'abbaye St Mansuy de Toul.

On voit bien les liens avec le diocèse de Toul. Mais les vitraux plus récents 1930, nous rappellent que nous sommes désormais dans le diocèse de Verdun avec la figure de St Saintin 1er évêque de Verdun.

 

4)Le Musée de la pomme de terre

Musée de la pomme de terre

Daniel complète toujours la visite par son musée privé : le musée de la pomme de terre."La terre calcaire de Troussey est un bon support pour la pomme de terre" nous confie-t-il.

De 1820 à 1960, près de 200 ha étaient plantés annuellement ( soit 25% de la surface labourable) par plus de 60 familles. 

Entre 1990 et 1999, les habitants sollicités par le Comité des Fête et le conseil municipal, remirent à l'honneur la pomme de terre à travers quatre fêtes de renommée régionale, elles drainèrent chacune plus de 10 000 visiteurs.

Un reportage spécifique serait nécessaire. Daniel nous montre l'outillage ingénieux pour planter les pommes de terre et les ramasser. On sent vraiment une passion intacte chez cet ancien agriculteur.

 

5 ) Le village 

Le calvaire sur la place

De nombreuses maisons de ce village de type rue conservent au dessus des portes d'entrée, des niches abritant des statues polychromes à l'origine, belle vierge du 16ème siècle avec un manteau à grands plis lourds par exemple. Au centre du village, un calvaire avec instruments de la passion et surmonté de Sainte Anne et la vierge et au revers une vierge sur une nuée. Alain nous fait remarquer que de beaux calvaires commémoratifs ou viaires existent dans la campagne en grand nombre : encore une spécificité de ce village.

6)le dépôt monétaire de Troussey :

2 vases : l'un en bronze, l'autre en terre furent découverts en 1987 par des fouilleurs clandestins.

Ce sont 5860 monnaies romaines de la seconde moitié du 3ème siècle (Deniers, antoniniens, nummi ) soit l'équivalent de 17 000 deniers soit 2 à 3 ans de solde d'un soldat.

La monnaie était à cette époque le support du discours de l'empereur et un instrument de propagande.

En fait,ce site était connu par l'antiquaire Maxe-Werly dès 1845, Troussey étant proche de la civitas des Leuques de Toul sur la voie qui allait vers Reims via Nasium (Naix aux forges), il faisait face au Vicus de Sorcy fouillé de 1966 et 1973 par le cercle d'études du toulois, près d'un gué sur la Meuse. Souhaitons qu'un jour ce trésor puisse être exposé de manière permanente.

7)l'activité de la paroisse

Le père Benjamin nous indique que la veillée pascale a eu lieu cette année dans l'église Saint Laurent et que le lundi de Pâques une marche conviviale a été organisée. La fête de la paroisse St Joseph du pays de Void aura lieu le 05 mai prochain.

8) Le projet de circuit vitrail :

Le maire, pour mettre en valeur ce magnifique édifice, souhaite intégrer le parcours vitrail créé en 2023 par Vincent Adelus (voir notre reportage sur cette thématique). Nous sommes heureux de l'encourager à poursuivre et pour qu'il y ait un circuit dans le secteur avec les villages voisins. Pendant l'hiver et les périodes moins prisées par les touristes : c'est une façon de faire découvrir d'une autre manière nos joyaux de l'époque médiévale. Affaire à suivre donc.

Affiche de la dernière édition dans le saint mihielois

9) A voir dans le secteur

Et si vous appréciez le patrimoine religieux, n'oubliez pas de visiter l'église St Martin de Sorcy et la chapelle de Massey à Pagny que nous avons eu l'honneur de visiter. Sans oublier la chapelle de Jévaux à Jouy sous les côtes au milieu de la forêt de même que l'abbaye prémontrée de Rangeval à Cornièville, 2 sites que RCF va visiter prochainement

L'abbaye de Rangeval à Cornièville

Pour en savoir plus mairiedetroussey@wanadoo.fr Téléphone 03 29 90 61 94

Merci encore pour cette plongée dans l'époque médiévale et nul doute que nous dégusterons désormais les pommes de terre en pensant à nos amis de Troussey, avec plus de saveur,  en se remémorant ce beau reportage.

Etienne Avril 2024