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Cannes 2023, l’art d’Un Certain Regard

Cannes 2023, l’art d’Un Certain Regard

Un article rédigé par Pierre Germay, au Festival de Cannes - RCF Liège, le 16 mai 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023

Dans la Sélection Officielle du Festival de Cannes, il y a la petite sœur de la grande sélection en compétition pour la Palme d’Or, c’est la section Un certain regard, chère à Thierry Frémaux, le délégué-général du Festival, qui en assure sur scène la présentation de l’équipe des films sélectionnés.

Karin Viard sera à la clôture d'UCR. Photo Pierre Germay Karin Viard sera à la clôture d'UCR. Photo Pierre Germay

C’est là qu’on célèbre plus volontiers un cinéma jeune, d’auteur et de découverte, un cinéma ouvert sur le monde. Et c’est là que beaucoup de cinéastes proposent un premier film et y trouvent une vitrine exceptionnelle, un tremplin idéal pour l’avenir.


Le plus bel exemple récent est celui du Belge Lukas Dhont avec son premier film, « Girl », lauréat de cette section en 2017, avant de décrocher le Grand Prix Cannes dans la section principale, l’an passé, avec « Close », son second long métrage.

 

Petit tour d’horizon de ce que sera la cuvée 2023 de cette section Un Certain Regard (« UCR ») qui accueille cette année des œuvres mettant en lumière la richesse et la diversité de cultures cinématographiques venant de pays très divers, abordant des sujets engagés, reflet de notre société d’aujourd’hui et de ses enjeux.

 

Des premiers films

 

Notons d’abord un certain nombre de premiers films comme celui du réalisateur marocain Kamal Lazraq, « Les Meutes », un polar situé dans les faubourgs populaires de Casablanca, celui de la Française Delphine Deloget, « Rien à perdre », avec Virginie Efira, sur le combat d’une maman pour conserver la garde de ses enfants, ou celui du réalisateur Sud-Coréen Kim Chang-Hoon, « Hopeless », un film noir sur des personnes cherchant à échapper à leur dure réalité.

 

Mais aussi « Si seulement je pouvais hiberner » de la réalisatrice mongole Zoljargal Purevdash, l’histoire d’un ado soucieux de décrocher une bourse pour étudier et quitter son quartier défavorisé, « Goodbye Julia » du Soudanais Mohamed Kordofani, une quête de rédemption dans le contexte de la sécession entre le nord et le sud du Soudan, ou encore « How to have sex » de l’Anglaise Molly Manning Walker, l’histoire de trois amies britanniques vivant leurs premières expériences sexuelles en Espagne.

 

De tous les horizons

 

La section Un Certain Regard 2023 offre aussi un véritable tour du monde d’horizons cinématographiques fort variés. Ainsi l’Iran sera officiellement représenté par le mystérieux « Terrestrial Verses » d’Ali Asgari et Alireza Khatami, dont rien n’a fuité jusqu’à présent.
Le rappeur Congolais Baloji Tshiani viendra projeter « Augure », un film sur un sorcier banni par sa mère, de retour à Lubumbashi après quinze ans d’absence.

 

C’est un thriller argentin, « Los Delincuentes » de Rodrigo Moreno sur le destin de deux anciens collègues d’une banque devenus malfrats, et un film chilien, « Les Colons » de Felipe Galvez sur les tentatives d’extermination tribales en Patagonie chilienne qui représenteront le cinéma d’’Amérique du Sud cette année à Un Certain Regard.

 

Venus eux aussi de cette partie du monde, les réalisateurs brésiliens Joao Salaviza et Renée Nader Messora présenteront « La fleur de Buriti », un film sur l’histoire indigène brésilienne,

 

Le cinéma singapourien, particulièrement rare dans nos cinémas, sera présent avec « The Breaking Ice » de Anthony Chen, un film qui évoque l’amitié entre trois jeunes adultes d’une vingtaine d’années. Rarement à Cannes, elle aussi, l’Australie sera représentée par l’Aborigène Warwick Thornton avec « The New Boy », où un jeune du coin va perturber l’équilibre précaire d’un monastère isolé tenu par une religieuse renégate.

 

D’autres cinématographies seront encore à l’écran de la sélection 2023 d’Un Certain Regard. Ainsi la cinéaste marocaine Asmae El Moudir présentera-t-elle « La mère de tous les mensonges », un documentaire sur la recherche de ses véritables parents, alors que et que la québécoise Monia Chokry défendra « Simple comme Sylvain », le coup de foudre entre une professeur de philosophie et un charpentier que, pourtant, tout oppose.

 

Sans omettre un film français, « Rosalie » de Stéphanie Di Giusto, avec Nadia Tereszkiewicz dans le rôle émouvant d’une jeune femme à la différence marquée.

 

Une compétition et un jury

 

Et si tous ces films ne participent pas à la course à la Palme d’Or, il sont quand même bien en compétition. Une compétition propre à cette section d’Un Certain Regard, avec son propre jury.

 

Son président sera cette année l’acteur américain John C. Reilly (« Gangs of New York » ou « Aviator » de Scorsese). Il sera accompagné, entre autres, de la réalisatrice française Alice Winocour (« Revoir Paris ») et d’Emilie Dequenne qu’on ne présente plus, déjà récompensée à UCR d’un prix d’interprétation créé à son attention (il n’existait pas auparavant dans cette section) pour « A perdre la raison » de Joachim Lafosse, en 2012.

 

Un mot enfin sur les films d’ouverture et de clôture d’Un Certain Regard. C’est « Le règne animal » de Thomas Cailley, avec Romain Duris et Adèle Exarchopoulos, un film de science-fiction où l’homme mute vers l’animal, qui ouvrira la section ce mercredi 17 mai. Tandis que « Une nuit » d’Alex Lutz, une romance avec Karin Viard, la refermera le vendredi 26.
 

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