Brassens, un copain d’abord
On célèbre cette année les 100 ans de sa naissance. Né le 22 octobre 1921, Georges Brassens est une figure incontournable de la chanson française. Qui ne connaît pas "Chanson pour l’Auvergnat", "Les copains d’abord" ou "La mauvaise réputation" ? Amoureux des mots et de la poésie, il a mis en musique des textes signés Hugo, Aragon ou Verlaine. Fasciné depuis l’enfance par le personnage, sa voix, ses musiques et ses mots, Philippe Soler rend hommage à Brassens avec une série de cinq émissions.
Le style Brassens
Brassens n’a commencé sa carrière qu’à 31 ans après des années d’errance et de doutes. Le temps qu’il lui a fallu pour peaufiner ses textes et ses chansons. On a parfois dénigré ses musiques, jugées trop simples. Ce qui revient à nier leur grande richesse mélodique et rythmique. Sa "Chasse aux papillons", un de ses premiers disques enregistrés en 1952, ressemble à un texte du XVIe siècle. L'agencement des strophes, les rimes, les répétitions calculées de certains vers, rapprochent l'écriture de Brassens de celle des poètes anciens. L'artiste n'a pas eu peur de renouer avec un langage proche du folklore ancien, à décrire des personnages pittoresques, tout droit sortis des fabliaux.
Les textes d'Hugo, Verlaine ou Aragon mis en musique
Brassens a fait découvrir aux Français certains des plus beaux textes de la poésie française. Sa façon de mettre en musique des textes d'Hugo, de Verlaine, de Paul Fort, de Villon, de Lamartine ou d'Aragon a rendu populaires des vers jusqu'à alors peu connus. Citons par exemple : "Il n'y a pas d'amour heureux", d'après Louis Aragon, "La Légende de la nonne" puisé chez Victor Hugo ou encore "Ballade des dames du temps jadis", un texte de François Villon.
Brassens et les femmes
Amourettes contrariées ou idylles brisées, les amours de Brassens ont souvent été des amours déçus. Poète à la pudeur extrême, Brassens a cultivé une forme d’écriture élégante et légère, empreinte d'auto-dérision et de badinerie. Son œuvre est émaillée de prénoms de jeunes filles de condition modeste - Margot, Clairette, Suzon ou Bécassine. Des femmes pour lesquelles il a gardé toute sa vie une profonde affection.
Les grands interprètes de Brassens
De nombreux chanteurs, et surtout des femmes, ont su apporter aux chansons de Brassens une profondeur et une sensibilité incomparables. "Il n’y a pas d’amour heureux" par Françoise Hardy, "Chanson pour l’Auvergnat" par Juliette Gréco ou "Les amoureux des bancs publics" par Patachou… Autant d’interprétations qui ont donné un coup de pouce à la carrière de Brassens.
Quelques pépites méconnues de Brassens
Dès l'enfance, Georges Brassens connaissait par cœur d’innombrables textes et musiques de l’entre-deux-guerres. "Dans ma famille tout le monde chantait, disait-il, j'ai passé mon temps à tout écouter." Les 14 et 15 mai 1980, Georges Brassens a réalisé un rêve de jeunesse : enregistrer 27 chansons qui ont marqué son enfance. Un projet au profit de l’association Perce-Neige, créée par Lino Ventura.
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