Thierry Lyonnet se rend à Punakha une ville de l'ouest du pays, à seulement 1.350 mètres d'altitude. C'est là, dans le dzong de Punakha (construit en 1637) qu'il assiste au tsechu, le grand festival annuel de danse sacrée, en compagnie du photographe et écrivain Robert Dompnier, co-fondateur de l'agence Tirawa (spécialisée dans les voyages au Bhoutan).
Le tsechu est cette année l'occasion de voir le thongdrel de Pema Karpo. Le thongdrel, c'est une immense pièce de tissu - version agrandie du thangka - qu'il est très important pour un Bhoutanais, et même pour un bhouddiste, de voir au moins une fois dans sa vie. Ils considèrent que rien que le fait de la voir "permettra d'atteindre la libération et l'illumination". Pema Karpo est une divinité très importante au sein de l'école bouddhique du Bhoutan (que l'on appelle Drukpa Kagyu) c'est un maître venu enseigner au Bhoutan au XVIe siècle.
À l'occasion du tsechu, les habitants ont tous revêtu leurs plus beaux vêtements, ce qui permet d'admirer la richesse des tissus du Bhoutan. "Les Bhoutanais ont l'obligation en certaines circonstances de revêtir leur costume national, explique Robert Dompnier, pour entrer dans les dzongs, dans les lieux d'administration, dans certains monastères et pour assister à certains festivals."
À une époque où il n'y avait pas de route, le tsechu était l'unique occasion de se rencontrer, de se retrouver entre amis et voisins. Un fête religieuse avec un caractère social, lors de laquelle on arrangeait les mariages et on concluait la vente d'une maison ou d'un troupeau. Et surtout, on laissait de côté le pénible travail des champs.
Le roi n'assiste pas chaque année au tsechu de Punakha, cette année la présence du thongdrel de Pema Karpo justifie sa venue. Même si la police est là pour l'aider à se frayer un passage dans la foule, on est loin du déplacement officiel en grande pompe. "Il y a toujours un côté bon enfant au Bhoutan !"
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