Pour une philosophie de la guérison, avec Emmanuel Tourpe
Comment éviter la guerre de tous contre tous ? Avec Emmanuel Tourpe, docteur en philosophie et directeur adjoint des programmes d’Arte, nous explorons la dimension philosophique des outils de la paix. A travers un échange autour de son dernier livre, Un temps pour souffrir & un temps pour guérir (Racine), nous redécouvrons les potentialités de pardon et d’émerveillement logées dans le cœur de l’humain, créature tragique qui ne cesse de trébucher sur le problème du mal…
« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent », dit le Psaume 84. Cette double affirmation relie les deux premiers tomes des tout petits cours de philo et de com, annoncés par Emmanuel Tourpe comme une trilogie. Alors que le premier opus, Un temps pour penser & un temps pour parler, souhaitait mettre en avant la nécessité d’aimer l’autre afin de le connaître, le second s’interroge sur la responsabilité qui nous incombe à l’heure d’une hausse généralisée du conflit. « Dans ce deuxième volume, je porte la nécessité de sauver la proposition d’autrui au niveau politique », explique notre invité. Autrement dit : il s’agit de questionner la manière dont ma curiosité à l’égard de l’autre, garantie par l’amour que je lui porte, peut servir de fondement à une société réconciliée. Intitulé « Un temps pour souffrir & un temps pour guérir », ce deuxième volet nous offre ainsi, en substance, une philosophie de la guérison.
je porte la nécessité de sauver la proposition d’autrui au niveau politique
La densité du propos initial est diluée dans un ouvrage aussi pédagogique que rigoureux : un composé de brèves chroniques qui abordent successivement des thématiques universelles (la communion, le mal, la purification, etc.) en mobilisant de multiples auteurs (Simone Weil, Georges Bernanos, Gustav Siewerth, etc.). Le format n’est pas laissé au hasard : dans un monde de la sur-sollicitation, il s’agit, pour l’auteur, de proposer des textes « extrêmement accessibles, extrêmement concrets, extrêmement clairs, et de la durée d’un post Facebook ». Le résultat est une pensée en acte, au prise avec le réel, qui maintient, dans les méandres de la spéculation philosophique, un but assumé : « contribuer à une paix sociale ». Gageons que notre échange participe de cette paix.
A lire : Un temps pour souffrir & un temps pour guérir, Emmanuel Tourpe (Racine, 20 euros)
https://www.racine.be/fr/un-temps-pour-souffrir-un-temps-pour-guérir
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