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RCF Poesie Russe 5/5
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Poesie Russe 5/5

Un article rédigé par Odile HOW SHING KOY - RCF Saint-Étienne, le 24 novembre 2017  -  Modifié le 28 février 2024

Marina TSVETAIEVA – 1892- 1941
Marina Tsvétaïéva est née à Moscou en 1892. Au cours d’une vie pleine de bouleversements, elle connut la tempête de la révolution russe, les tourments de l’exil et l’agonie du retour au pays.
Marina Tsvétaïva est une rebelle, intrépide et insoumise, qui n’épouse aucune cause Une telle soif d’indépendance l’a mise à l’écart de tous les milieux littéraires de son époque. Écorchée vive, elle écrit pour ne pas mourir, Une vie de passions, de solitude et de déchirements, qui pour finir l’a réduite à néant. Une œuvre poétique qui reflète son destin tragique:Lorsqu’en juin 1941 les armées hitlériennes envahissent l’URSS, elle est évacuée en pays tatare, où déprimée elle se suicide 2 mois plus tard.
Voici un premier poème écrit en mai 1913, inséré en 1915 dans Poésie de Jeunesse, recueil inédit de son vivant et lu par Odile HOW SING KOY
Suivi d’un 2ème poème daté de décembre,  tiré du recueil Le Camp des Cygnes.

Mes premiers vers, écrits si tôt,
Que je ne me savais pas encore poète,
Jaillis comme éclaboussures d’une fontaine,
Étincelles d’une fusée,
Petits démons intrus, surgis
Au somnolent sanctuaire d’encens,

Ma poésie jeunesse et mort chantant,
Ma poésie que nul ne lit !
Dans la poussière des étalages éparpillée,
N’ayant servi, ne servant à personne,
Ma poésie comme vins de qualité
Saura attendre que son heure sonne.
 
 2ème poème:
 
Je le sais, je mourrai au crépuscule, ou le matin ou le soir !
Auquel des deux, avec lequel des deux – ça ne se commande pas !
O s’il était possible que mon flambeau s’éteigne deux fois :
Je suis passée sur terre d’un pas de danse ! – Fille du ciel !
Un tablier plein de roses ! – Sans écraser de jeunes pousses !
Je le sais, je mourrai au crépuscule, ou le matin ou le soir !
Dieu n’enverra pas une nuit d’épervier pour mon âme de cygne !
D’une main douce, j’écarterai la croix sans l’embrasser,
Je m’élancerai dans le ciel généreux pour un dernier salut,
La faille du crépuscule, ou le matin ou le soir – et la coupure du sourire…
Car même dans le dernier hoquet je resterai poète!

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