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RCF Philippe Lemaire "Mathilde"
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Philippe Lemaire "Mathilde"

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 4 mars 2017  -  Modifié le 28 février 2024

Mathilde Cournerot vit dans le Haut-Jura avec ses parents et son frère dans une maison isolée en pleine nature. Son père est tavaillonneur : il fabrique les tuiles de bois qui recouvrent les façades ou les toits des maisons de la région. Malgré son don pour les études et sa soif de lecture, Mathilde se retrouve employée dans un atelier de couture où elle découvre l'amitié et l'indépendance. La guerre fait voler en éclats les amitiés et les amours. Mathilde se retrouve seule, sans espoir et sans travail. Mais c'est l'amitié d'Emma lui permettra de transformer sa vie banale et sans horizon en destin.

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

 
Philippe Lemaire – « Mathilde » - Presses de la Cité - 20 € 50
 
Philippe Lemaire, journaliste, réalisateur de documentaires et auteur de chansons, fut longtemps présentateur du journal télévisé de France 3 Rhône-Alpes Auvergne. Il se consacre aujourd’hui à l’écriture. Auteur de « Rue de la Côte-Chaude »,  il vient de publier « Mathilde » son quatorzième roman.
 Mathilde, « la sauterelle » comme l’appelait son instituteur « aurait tellement aimé continuer d’aller au collège, puis au lycée, et entrer à l’école normale de Lons-le-Saunier ». Son père avait dit non et « ce n’était pas une question d’argent » avait-il précisé. Il avait dit non, ite missa est, Mathilde avait dû tirer un trait sur ses rêves enchantés et se démenait maintenant derrière une machine à coudre. Dans l’atelier de couture d’une Italienne qui avait mis quelques distances avec l’Italie de Mussolini, la Guardi.
  Elles étaient quatre jeunes filles dans l’atelier : Claire, Emma, Suzy et Mathilde. Une fine équipe qui faisait grimper au lustre - au plafond ou au rideau, à votre convenance - Pierre et Jean deux ouvriers de l’atelier d’horlogerie voisin. Déjeuners sous le pont suspendu à l’heure de la pose, rendez-vous coquins, cafés, cinémas, salles obscures, esquimaux, chocolat glacé, premiers émois. La bande s’organisait, faisait des adeptes. La vie était belle dans un monde qui l’était moins.
 Car si c’était la paix, c’était une drôle de paix qui sentait déjà la guerre. « La drôle de guerre » celle qui préparait la vraie. Perdue celle-là. La débâcle, l’invasion. La zone occupée et la zone libre. La ligne de démarcation aux portes de la ville.
 Les quatre filles vivent alors leurs derniers jours d’insouciance puis sautent dans la vraie vie. Toujours copines, toujours complices, avec leurs éclats, leurs écarts, leurs tracas, leurs soucis. Mais Mathilde pleure le vide. Le néant d’une vie ratée. C’est alors qu’Emma lui offre un Leica. Adieu la vieille Thimonnier, bonjour la chambre noire, à moi les photos de presse, les reportages d’actu.
 Les Allemands ont envahi la zone Sud et s’invitent chez l’habitant. Le père de Mathilde est convoqué à la Kommandantur. « On va devoir accueillir un de leurs officiers à la maison et ses hommes dans la grange ». L’officier débarque. C’est un seigneur. Un prince de la musique. Et si avec lui la guerre n’était plus tout à fait la guerre !

   

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