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RCF "Maures" de Sebastien Berlendis
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"Maures" de Sebastien Berlendis

RCF Saint-Étienne, le 21 janvier 2017  -  Modifié le 28 février 2024
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"Ces images d'une adolescence au soleil continuent de modeler mes désirs et mon imaginaire. Je me construis dans les souffles chauds, l'horizon bleu, le sel marin". Entre ombre et lumière, Maures est une plongée en adolescence dans une pinède au bord de la mer. L'écriture impressionniste de Sébastien Berlendis dit le vertige des sensations, la découverte du corps des filles, et l'inquiétude devant les disparitions à venir.

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Sébastien Berlendis - Maures - Stock - 14 €
 Sébastien Berlendis écrivain/photographe d’origine italienne est professeur de philosophie à Lyon. « Maure » est son troisième roman.
 
« Je me construis dans les souffles chauds, les idylles, l’horizon, le sel marin ». Tous les ans, Sébastien prend la route de la montagne des Maures. Pour une parenthèse enchantée. La pinède, le camp et ses trois plages où chaque année la famille prend ses quartiers d’été, le bord de mer, mais aussi la mer elle-même « noire, sans fond et qui donne le vertige », enfin et surtout la caravane. Celle du grand-père. « Mes grands-parents posent la caravane à distance raisonnable de la plage. Rien ne freine notre désir, la plage agit comme un aimant. »
 Des souvenirs affleurent, par vagues, sans ordre et même comme il sied aux souvenirs, dans un joyeux désordre. Des souvenirs d’enfance, d’adolescence, des souvenirs de filles aimées, aimantes, amantes. Léna, Suzanne, Marie, Louise et aussi Isabelle. Oui aussi Isabelle. Des souvenirs d’avant et de bien avant, d’hier et d’avant-hier quand le camp n’avait pas l’électricité et que le grand-père créait l’ambiance avec des bougies plantées dans des bouteilles vides. Il le raconte, le grand-père - lui la mémoire du camp – il le raconte et les souvenirs du petit fils se réveillent, se mêlent et s’exacerbent avec ceux de ce temps-là. Par petites touches, comme une toile de Signac, de Seurat ou de Pissarro.
 Mais la douleur elle aussi est au rendez-vous, sous-jacente et sournoise. C’est le cimetière à l’abandon derrière la chapelle des marais, c’est la mort du grand-oncle, c’est Bellisa qui cache la perte de ses cheveux sous un grand chapeau, c’est la maladie qui s’empare du grand-père, le premier spasme, un élancement aigu au bas du ventre, la douleur qui plombe la joie de vivre, « La maladie de mon grand-père file droit devant, le corps se dégrade à une vitesse folle ».
 Eh oui « Maures » est bien la fin de l’époque heureuse, celle du bonheur sans nuages. Arrive le lent chemin vers le néant, vers la mort de celui par qui tout est arrivé. Pourtant « je continue de croire qu’après une visite je pourrais ajouter des jours et des mois à notre histoire… »
 «….Puis un matin de mars vient, derrière lequel il n’y a plus rien. »

     

 

 

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