Maurice vient d'être guillotiné pour avoir tué deux policiers. C'est avec un certain détachement qu'il assiste au transport de son corps depuis la prison Saint-Paul jusqu'au cimetière de la Guillotière. Désincarné de frais, il découvre les pouvoirs très spéciaux que lui confère sa nouvelle condition de défunt. Mais il eut aussi une vie terrestre, moins paisible celle-là...
Alain Dumas - « La vaine comédie » - l’Harmattan - 21 €
Alain Dumas, auteur réalisateur stéphanois découvre, il y a quelques années, que le lundi 15 février 1926 un de ses grands oncles a été guillotiné à Lyon. Son roman « La vaine comédie » commence au moment où la tête du tonton roule dans la sciure et finit quand, une heure plus tard, le convoi funèbre arrive au cimetière.
Lorsqu’il vit son avocat entrer dans sa cellule escorté du juge d’instruction et de l’avocat général, Maurice Berger comprit qu’il avait rendez-vous avec la Veuve. Une petite messe, un petit café, une petite cigarette et le voilà - la nuque rasée et la chemise coupée au col - au pied de l’échafaud. Face à Deibler et à ses deux sbires. « Adieu maman !...Adieu Marguerite ! ». Son corps bascule sur la planche, sa tête tombe dans la bassine et son âme qui s’est détachée de son enveloppe terrestre - comme sa tête s’est séparée de son corps - s’envole. Elle s’envole au dessus d’Anatole Deibler, des hommes en noir, des gendarmes, de sa famille, de ses amis, des curieux et bien entendu des voyeurs rassemblés autour de la machine à tuer qui lui a tranché le cou … et s’en va, dans l’indéfini du cosmos, vivre sa vie loin de son corps de chair et de sang.
Entre la prison Saint-Paul et le cimetière de la Guillotière, entre les bois de justice et le carré des condamnés, Alain Dumas va faire se croiser et s’entrecroiser deux histoires. La première, celle de la vie terrestre de Maurice Berger faite d’épreuves, de renoncements, de galères et d’actes « stupides et prohibés » qui l’ont conduit à l’irréparable, celle d’un gamin mal dans sa peau, engagé volontaire, héros de la Marne, deux fois déserteur condamné aux galères, mal marié et tombé raide dingue d’une patronne de bar un brin portée sur la chose. La seconde, celle qui prend corps quand le sien est coupé en deux. Une autre histoire qui nous entraîne dans un ailleurs aux confins du réel et du fabuleux, du mystique et du divin. Une histoire de vie après la vie. D’une âme qui flotte au dessus du corbillard ou qui s’évade à la vitesse de la lumière sur les rives inconnues de l’au-delà.
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