Anxiété, dépression… Quelles sont les causes des troubles anxieux ?

Selon l’Observatoire 2021 sur la santé mentale, une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique, soit 13 millions de personnes. Ce qui en fait la troisième maladie la plus fréquente après les cancers et les maladies cardio-vasculaires. À l’occasion de la semaine consacrée à la santé mentale, nous avons voulu savoir comment se manifestent ces troubles tels que la dépression, l’anxiété ou les troubles obsessionnels compulsifs. La psychiatre et psychanalyste Colette Combe y a répondu dans l’émission Voyage intérieur.

Santé mentale : RCF s'engage

Du 10 au 23 octobre 2022, RCF s’engage à l’occasion de la 33e Semaine d'information sur la santé mentale (SISM). Et vous propose une programmation spéciale en partenariat avec l’Œuvre Falret.

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Pourquoi souffrons-nous de plus en plus de troubles psychiques ?

"Une personne qu’on dit troublée, c’est une personne agitée, bouleversée et parfois confuse", commence par expliquer la psychiatre Colette Combe, qui y voit un point commun avec notre époque : "On n’a qu’à regarder les titres des journaux pour tout de suite comprendre que nous sommes plongés en permanence dans trop d’émotions et d’affects." 

Et si le Covid et les différents confinements qui se sont succédés depuis 2020 n’y sont pas pour rien, les changements plus profonds de la société sont aussi à l’origine de cette multiplication des troubles psychiques. "Pour la plupart, on est à peu près à 45% au-delà de l’activité qu’on avait il y a cinq ans. Et quand on arrive dans cette zone, il y a de l’épuisement corporel et psychique", détaille celle qui est également iconographe.

75% des moins de 35 ans disent avoir ressenti un trouble psychique ou une souffrance psychique

Les jeunes premières victimes des troubles psychiques

Une catégorie de la population est plus touchée que les autres : les jeunes. D’après un sondage Harris Interactive, 75% des moins de 35 ans disent avoir ressenti un trouble psychique ou une souffrance psychique, c’est 11 points de plus que dans la population globale.

En cause notamment, le fait d’avoir été privé du contact avec les autres pendant les confinements, alors même que ces relations sont fondamentales pour la construction de leur identité, affirme Colette Combes. D’après la spécialiste, ce problème aurait même accentué les difficultés que l’on connaît parfois au moment de l’adolescence, comme le harcèlement scolaire.

Troubles anxieux, troubles dépressifs : comment s'en sortir ?

Et si les troubles psychiques se déclarent plus tôt qu’auparavant, il en est de même pour les pensées suicidaires. "Heureusement, souvent ça casse avant", relativise la psychiatre qui appelle à mettre plus de moyens dans la pédo-psychiatrie pour prévenir ces troubles, mais également dans la psychiatrie pour soigner les personnes qui en souffrent.

Pour cela, il faut d’abord oser parler à un ami, un proche ou un psychologue. "Il faut beaucoup parler et revenir sur tous les traumatismes qu’il y a eu avant et qui entrent en résonance avec la situation d’épuisement du moment", explique Colette Combe qui réclame inlassablement plus de temps pour prendre en charge les patients. "C’est la base du soin psychiatrique", martèle-t-elle.