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Véronique de Viguerie: "la guerre est un révélateur d'humanité"

RCF,  - Modifié le 4 avril 2019
​Stéphanie Gallet reçoit Véronique de Viguerie, photojournaliste et reporter de guerre. Une femme au cœur des conflits planétaires.
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Depuis 15 ans, Véronique de Viguerie a couvert la plupart des conflits qui ont agité et agitent encore le monde, afin de faire la lumière sur ces hommes et ces femmes qui vivent, ou survivent en zone de guerre. Ses reportages ont été plusieurs fois primés. En octobre dernier, elle a reçu à Perpignan le visa d’or du festival international de photojournalisme, pour son dernier reportage au Yémen.

On lui doit notamment cette photo d’une combattante kurde, posant le temps d’allaiter son enfant, son fusil d’assaut à ses pieds, au milieu des combats contre Daech. Véronique de Viguerie a photographié de nombreuses personnes dans le monde. Impossible malheureusement de garder contact avec ces gens, explique-t-elle. "On ramène assez de fantômes dans ses valises pour couper certains liens" lance-t-elle.

On lui doit aussi le portrait d’un taliban. Une photo prise en Afghanistan, en 2006, chez les talibans. "C’est la première fois où j’ai rencontré les talibans en 2006. Et on avait réussi à se faire accepter par un chef taliban qui s’appelait Molah Nadjib. C’est un de ses combattants. On vient d’arriver et je le vois avec ses yeux verts, assez beaux. C’est toujours surprenant car on a toujours l’impression que l’on va rencontrer des méchants déshumanisés et on se retrouve toujours face à des humains" précise-t-elle.

"Il y a quelque chose de fascinant dans le conflit. Tout est extrême. Les  gens se retrouvent à faire des choses qu’ils ne feraient pas, dans l’horreur comme dans le bien, s’ils n’étaient pas  dans cette situation. On est poussé dans ses retranchements. La guerre est un révélateur d’humanité" ajoute la photojournaliste, qui précise qu’il y a des conflits plus faciles que d’autres à couvrir, et que les couvrir, c’est essayer de comprendre à chaque fois pourquoi on en est arrivé là.
 
"Etre une femme reporter de guerre est beaucoup plus confortable que ce que l'on peut imaginer. Au Moyen-Orient par exemple, cela ouvre les portes à l'autre moitié de l'humanité, qui sont les femmes. En tant que femme, on ne représente pas un danger, on est moins effrayante, et donc on est plus en sécurité" conclut Véronique de Viguerie.

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