Veiller dans la confiance, avec Marie-Jo Thiel

"On ne s'approche pas de Dieu d'une minute à l'autre." L'Avent, ce temps de l'attente de la venue du Christ, est rythmé par le calendrier de l'Avent, ou encore la couronne de l'avent dont les quatre bougies symbolisent les quatre dimanches avant Noël. L'Avent c'est le temps de la progression. Ce que nous explique la théologienne Marie-Jo Thiel.
 

"Si donc le Christ vient vers nous, nous ne pouvons l'accueillir que très progressivement"

L'AVENT, OSER LA CONFIANCE - Dans un monde souvent marqué par d’inquiétude, RCF propose à ses auditeurs de vivre pendant l’Avent une attente confiante, portée par l’espérance.
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Pendant l'Avent, les signes qui invitent à la confiance

Le moins que l'on puisse dire est que la période avant Noël est chargée en traditions. Le calendrier, la couronne, les lumières, les marchés de Noël... difficile de faire le tri dans tout cela ! Pour vivre l'Avent de façon spirituelle, il faut traverser cette période au cœur de l'hiver comme on passe une nuit : en guettant la lumière. Ainsi on peut voir dans la couronne de l'Avent la verdure symbole d'immortalité, le rouge du houx et des bougies comme la couleur du sang du Christ, de l'amour, du feu de l'Esprit... Pendant l'Avent, à chacun de décrypter les signes de la présence de Dieu dans nos vies.

Le sens de l'Avent, du latin "adventus" est profondément lié au mouvement  - comme le suggère le préfixe "ad-". Celui d'un Dieu qui vient vers nous et nous vers lui. "Comme deux personnes qui s'aiment et qui se rencontrent", propose Marie-Jo Thiel. "Le Christ est la lumière dans nuit qui me permet de m'approcher avec confiance." On parle de la nuit physique, de l'obscurité, et aussi des épreuves, les nuits de nos vies. "Beaucoup d'événements chaque jour nous empêchent de voir dans le réel les signes que Dieu donne."
 

L'essentiel et l'accessoire, l'Avent un temps pour faire le tri

"Tout dans notre vie est progressivité", rappelle la théologienne. Si donc le Christ vient vers nous, "nous ne pouvons l'accueillir que très progressivement". "Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure" (Jn 14, 23)* dit Jésus dans l'Évangile. Accepter le Christ demande du temps.

Mais il faut le décider, surtout dans un monde où l'on est sollicité de toute part. Et encore plus pendant l'Avent. Les lumières de Noël qui décorent les rues, les vitrines, les marchés de Noël : prenons-les commes des signes qui nous invitent à choisir. "À prendre fait et cause pour la lumière", c'est-à-dire faire un tri entre l'essentiel et l'accessoire.

Vivre l'Avent, ça se décide

Avoir vraiment conscience que Dieu s'est fait homme, qu'il a pris chair et que nous avons à l'accueillir dans nos vies : il faut bien le temps de l'Avent pour ça ! Et même, c'est un mystère que nous avons toute une vie pour approcher. "Une réalité magnifique. !"

Il n'y a que la religion chrétienne pour nous parler d'un Dieu qui se fait homme. Dire que Dieu s'est fait petit avec les petits, né dans la pauvreté d'une étable... "Ça change fondamentalement la manière de croire en Dieu", explique Marie-Jo Thiel. Ça nous dit que personne n'est trop petit pour ne pas être rejoint par ce Dieu qui nous aime. "Et en même temps c'est un Dieu qui reste Dieu, marqué par l'altérité dont nous avons besoin pour aller de l'avant, pour se décentrer de nous-même, pour accueillir l'autre et donc l'amour."