Professeurs, cheminots, pompiers, avocats, infirmiers, médecins, la liste est longue de ceux qui se sont mobilisés hier partout en France. Ils étaient entre 20 000 et 53 000 à Bordeaux, selon la préfecture ou la CGT. Dans notre académie, 50% des enseignants étaient grévistes d'après le rectorat, 1er et 2nd degrés confondus.
A Bordeaux, on a rarement vu la place de la République autant envahie par les manifestants... une file interminable, pour se rendre jusqu'à la place des Quinconces, où quelques tensions ont eu lieu avec les forces de l'ordre.
Le leit motiv de la journée : non à cette réforme des retraites.
Alors contre la réforme, oui mais pourquoi ?
Réponses très concrètes d'Hélène et Séverine, professeures des écoles : le compte n'y est pas !
"Avec la nouvelle réforme, nous perdons de l'argent"
Carole est aide soignante. Sa crainte repose sur la non prise en compte de la pénibilité au travail.
"La plupart des professions à l'hôpital bénéficient de la reconnaissance de la pénibilité, et cela est remis en cause"
D'autres ne sont pas opposés à la réforme en soi, mais pas de cette manière. Les médecins libéraux notamment, comme les avocats, possèdent un système propre qui fonctionne bien... "Pourquoi changer ce qui marche ?" interroge Alain, ce médecin à la retraite...
et puis pour Roseline, également médecin à la retraite, l'Etat ne doit pas gérer les retraites.
"L'Etat ne sait pas gérer son propre budget qui est inférieur au budget de la retraite. Il n'a pas géré la dette, ni ses fonctionnaires qui n'ont pas de caisse, donc le gouvernement ne doit pas étatiser ce qu'il ne pourra pas faire".
Alors pourquoi ne pas faire autrement comme certains politiques le préconisent ? A l'instar de Nouvelle Donne, dont la co présidente nationale, Aline Mouquet, était présente Bordeaux.
"Nous proposons un tout autre système : une semaine de 4 jours pour permettre à davantage de personnes d'accéder à l'emploi, ce qui augmentera le nombre de cotisants pour les retraites".
Aujourd'hui le mouvement de grève se poursuit dans les transports et la SNCF prévoit un trafic encore très perturbé :
4 TER sur 10 en Nouvelle Aquitaine, presque 300 autocars de substitution sont répartis pour compenser,
3 AR Bordeaux Paris en TGV, 1 en oui go, 1 AR la Rochelle Paris, 1 AR Toulouse Paris, et 1 AR Brive Paris (Intercités).
Air france a annoncé la suppression de 30% de ses vols intérieurs. En revanche, les transports en commun de la métropole devraient circuler normalement aujourd'hui.
La CGT appelle de nouveau à manifester ce samedi après midi au départ de la place de la Bourse.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !