En 2012, six mausolées de Tombouctou, classés au patrimoine mondial de l’humanité, étaient détruits par des groupes jihadistes. Pour la première fois, un terroriste comparaît devant la Cour pénale internationale. Ahmad Al Faqi Al Mahdi, qui a incarné le nouvel ordre jihadiste imposé dans le Nord-Mali, comparaît aujourd’hui devant la CPI de La Haye. Il lui est reproché d’avoir participé à toutes les étapes de la destruction du site classé.
Le présumé coupable de cet acte, similaire aux destructions orchestrées à Palmyre, en Syrie, a choisi de plaider coupable. Là encore, une grande première. Ahmad Al Faqi Al Mahdi a d’ailleurs voulu demander pardon au peuple malien pour ces destructions, se présentant "comme un fils ayant égaré son chemin".
Né dans une tribu maraboutique, à 100km à l’ouest de Tombouctou, l’homme est considéré comme le maître d’œuvre de la démolition de ces monuments. Présenté comme un élève coranique brillant, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est devenu progressivement l’idéologue du groupe jihadiste Ansar Dine de Tombouctou.
Ses avocats expliquent que bien qu’il ait choisi de plaider coupable, leur client n’a pas le profil d’un repenti du jihad. Il considère en effet toujours que les mausolées sont illégaux au regard de la charia, qui voudrait qu’aucune tombe ne soit plus haute qu’une autre. Ahmad Al Faqi Al Mahdi ne répondra que des destructions de mausolées, et non pas des exactions imputées aux groupes jihadistes du Nord-Mali. Il risque jusqu’à trente ans de prison.
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