Les EDC vont se mobiliser pour le Grand Débat National. Nous sommes en responsabilité dans nos entreprises. Nous sommes centrés sur l’économie du bien commun et nous savons que notre pays a besoin d’apaisement. Nous aspirons donc à ce que les membres des EDC soient parties prenantes de ce débat. Reste à savoir comment, auprès de quels interlocuteurs, car tout ceci reste extraordinairement flou.
Nous sommes invités à "montrer que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre". La belle affaire ! C’est surtout la suite qui m’intéresse. A partir du moment où toutes les options seront sur la table – et je n’en doute pas une seconde – qui décidera de quoi et selon quelle méthode ?
L’année dernière quasiment jour pour jour, le président lançait avec la même emphase, les Etats Généraux de la bioéthique. Souvenez-vous, ces Etats Généraux devaient permettre, au travers d’une vaste consultation auprès des citoyens, de cadrer la révision des lois bio éthiques. Et les EDC y ont participé car nous avions des choses à dire quant à la protection de la dignité de nos collaborateurs. Ces Etats Généraux ont été un succès : plus de 270 débats publics, 184.000 visites, 65.000 contributions citoyennes.
Ces Etats généraux n’ont pas abouti aux conclusions souhaitées par l’exécutif. On a mal répondu aux questions. Ou plus précisément, ce sont les mauvaises personnes qui ont répondu aux questions, comme le président du Comité consultatif a pu s’en plaindre à l’époque dans une interview, reprochant à mi mot aux mouvements chrétiens de s’être trop mobilisés dans cette affaire. De sorte que ces états généraux ont été… enterrés.
Et depuis, le pouvoir exécutif n’a de cesse que de faire remonter ses choix - contraires aux conclusions de ces états généraux - au travers de comités théodules et d’officines de communication.
Aux dernières nouvelles, l’ensemble des parlementaires de la République en Marche devaient être formés à ces enjeux pour pouvoir enfin attaquer le chantier de la révision de ces lois. La question que je pose est à quoi vont-ils être formés ? Par qui ? Pour quelles finalités ? Pourquoi ne pas simplement tirer les conséquences des Etats généraux, puisqu’ils servaient à ça ?
Et le rapport avec le Grand débat ?
Avant d’ouvrir un nouveau grand débat, d’y consacrer du temps et de l’énergie, j’aurai aimé que l’on ferme le précédent conformément à la volonté exprimée par le peuple français. Cela aurait créé de la confiance. Car si ce débat n’est ni un référendum, ni une élection, on ne sait toujours pas ce qu’il est en vérité ni ce qu’il en sera. D’où une certaine circonspection de ma part.
Ce qui est certain en revanche, c’est que le patronat doit parler, doit débattre, doit prendre ses responsabilités. C’est ce que feront les EDC.
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