Cette pratique très controversée fait son chemin dans les esprits des Français. Surtout depuis les attentats terroristes de janvier 2015 et de novembre dernier. Des événements qui ne sont pas sans conséquences sur la vision des actes de torture pour nos concitoyens. C’est le bilan que l’on peut tirer du sondage publié par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), en marge de son rapport annuel sur le phénomène tortionnaire dans le monde.
A titre d’exemple, 54 % des sondés affirment qu’il est justifié pour un policier d’infliger des décharges électriques à une personne soupçonnée d’avoir posé une bombe, afin de le faire parler. Un chiffre en progression de 20 points par rapport au précédent sondage réalisé en l’an 2000. De plus, pour 36 % des personnes interrogées, la torture serait acceptable "dans certains cas". Enfin, 18 % des Français déclarent être prêts à torturer eux-mêmes dans des cas exceptionnels.
Des chiffres dramatiques pour l’Acat, qui confirme aujourd’hui que "des digues cèdent les unes après les autres" quant à l’interdit absolu de torturer. L’Acat avait anticipé une hausse de l’acceptation des actes de torture, mais avoue avoir été surpris par une telle évolution. Dans son rapport, l’Acat met en garde les Français sur l’utilisation de la torture par l’Etat, considérée davantage selon elle par un moyen de faire taire certaines personnes, plutôt que d’obtenir des renseignements.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !