Tara : le bateau laboratoire en escale au Brésil
La goélette scientifique Tara vient d'arriver au Brésil. Nouvelle étape de sa mission Microbiomes. L'équipage va étudier, pendant trois mois, l’Amazone et les côtes brésiliennes.
Elle a quitté Lorient le 12 décembre 2020... Depuis, la goélette scientifique Tara sillonne l’Océan Atlantique afin d'étudier le microbiome marin. Après une première mission scientifique de quatre mois au Chili et un arrêt technique de deux mois en Martinique, pour affiner les protocoles scientifiques, l'équipage a jeté l'encre au Brésil.
Le premier sujet d’étude sera l'Amazone. Les scientifiques étudieront la composition du panache du plus grand fleuve du monde ainsi que son impact sur la mer des Caraïbes. « Son débit affecte la salinité et la température de l’Atlantique tropical et injecte également des matériaux d’origine terrestre, des sédiments, des nutriments et des matières organiques. Ces variations influencent très fortement la composition du microbiome marin, les interactions entre les microorganismes et in fine les services rendus par ces écosystèmes», explique la Fondation dans un communiqué.
Une biodiversité peu connue
Les côtes brésiliennes sont caractérisées par la présence de forts courants océaniques. « Certains de ces courants sont affectés par la présence de véritables monts sous-marins au large de Rio propices à l’existence de hotspots de biodiversité et d’abondance », poursuit la Fondation. L’étude se concentrera sur l’observation et la quantification des espèces présentes. Les scientifiques analyseront les propriétés et les fonctionnements des micro-organismes afin de faire avancer la recherche appliquée en pharmacologie ou en chimie. « Dans l'Amazonie bleue il y a toute une biodiversité à documenter, qui est très peu connue, très peu étudiée », ajoute Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara.
15 000 échantillons
Car l'objectif de Tara et de ses nombreux partenaires est de comprendre l'invisible, le microbiome de l’Océan, ses interactions avec le climat et les pollutions. A ce jour l'équipage a déjà collecté 15 000 échantillons. S'il est trop tôt pour les résultats, Romain Troublé évoque déjà « une belle réussite. » Quant à l'état d'esprit de l'équipage? « La passion de la recherche nous anime plus que jamais. Nous avons tous le couteau entre les dents. »
Rencontres, visites, projections....
En parallèle, l'équipage poursuit le volet sensibilisation de sa mission. Pendant 3 mois, la goélette va faire 4 escales : à Belem, Salvador de Bahia, Rio de Janeiro et Florianopolis. La Fondation proposera des rencontres avec l’équipage, des visites pour les scolaires et le grand public, des projections de films ou débats scientifiques. Un volet jusque-là mis à mal par la pandémie de Covid. « Nous sommes habitués à une grande fête populaire lors des escales, à rencontrer environ 5000 personnes...mais, cette fois, nous avons dû nous adapter. Les rencontres se sont faites à effectif réduit parfois en visio. Nous nous sommes réinventés mais nous avançons.» Et la route de Tara est encore longue. Après le Brésil, la goélette mettra le cap vers l'Argentine, l'Antarctique, l'Afrique... avant de regagner son port d'attache Lorient en octobre 2022. En près de 2 ans, le bateau laboratoire devrait parcourir près de 70 000 kilomètres.
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