Syrie: Palmyre de nouveau aux mains du groupe Etat Islamique
9 mois après sa libération, la ville syrienne de Palmyre est retombée aux mains des djihadistes du groupe Etat islamique dimanche 11 décembre. Les forces armées régulières ont fui la ville face à l'offensive surprise du groupe terroriste. Les défenses de la ville avaient été allégées pour concentrer les forces sur la bataille d'Alep. Le patrimoine antique de Palmyre est de nouveau en danger.
Un succès pour la propagande de Daesh
L'attaque de Daesh a commencé jeudi 8 décembre. Les djihadistes ont rapidement progressé dans le désert à l'est de la province d'Homs. Ils ont notamment capturé des points de contrôle militaires et des champs pétroliers et gaziers. Les forces du groupe Etat islamique ont réalisé une brève incursion à Palmyre samedi 10 décembre.
Face à la menace, l'aviation russe a bombardé les djihadistes pour couvrir les forces syriennes de Palmyre. Les frappes russes n'ont fait que repousser l'échéance. Dimanche, Daesh a mis en déroute les troupes de défense de la ville qui ont été obligées de fuir. Le succès militaire devrait apporter de l'eau au moulin de propagande du groupe terroriste.
Inquiétudes autours du patrimoine
Si la ville est tombée aussi rapidement, c'est d'abord à cause de sa situation géographique. Palmyre est entourée de montagnes, ce qui rend sa défense compliquée. Les forces de la ville ont ensuite été réduites. Le régime syrien a envoyé le maximum de troupes, dont des unités d'élites qui protégeaient Palmyre en temps normal, à Alep pour vaincre le bastion rebelle.
Depuis la perte de la ville, la communauté internationale a fait part de son inquiétude. La cité est classée au patrimoine mondial de l'Humanité. Lors de la prise initiale de la ville, le groupe Etat islamique avait déjà détruit une large partie des ruines archéologiques. Daesh avait même mis en scène l'explosion de temples et vestiges.
Daesh encore actif
Un dilemme se présente désormais au pouvoir syrien : renvoyer des troupes pour reprendre Palmyre, quitte à affaiblir un peu les forces à Alep, avant la reprise totale du bastion rebelle ; ou attendre la fin de la bataille dans la deuxième ville de Syrie et s'exposer à une nouvelle percée de Daesh aux alentours de Palmyre.
La prise de la cité antique prouve que le groupe Etat islamique, attaqué à Mossoul et Raqqa, ses deux fiefs historique, bénéficie encore de ressources. L'aviation russe continue de frapper le groupe terroriste à Palmyre. Mais avec cette victoire, Daesh aurait aussi mis la main sur des armes et des munitions syriennes.
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